E-6785/2010 - Abteilung V - Asile et renvoi - Asile
Karar Dilini Çevir:
E-6785/2010 - Abteilung V - Asile et renvoi - Asile
Bundesve rwa l t ungsge r i ch t
T r i buna l   adm in i s t r a t i f   f édé ra l
T r i buna l e   ammin i s t r a t i vo   f ede ra l e
T r i buna l   adm in i s t r a t i v   f ede ra l
Cour V
E­6785/2010
A r r ê t   d u   3 1   o c t o b r e   2 0 1 1
Composition François Badoud (président du collège), 
Nina Spälti Giannakitsas, Jean­Pierre Monnet, juges,
Chrystel Tornare Villanueva, greffière.
Parties A._______, né le (…), Guinée, 
(…),
recourant, 
contre
Office fédéral des migrations (ODM), 
Quellenweg 6, 3003 Berne,   
autorité inférieure.
Objet Asile et renvoi ; 
décision de l'ODM du 3 septembre 2010 / N (…).
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Faits :
A. 
Le  9  mai  2010,  A._______  a  déposé  une  demande  d'asile  au  Centre 
d'enregistrement et de procédure de (…).
B. 
Entendu  lors  de  son  audition  audit  centre,  le  12  mai  2010,  et  plus 
particulièrement sur ses motifs d'asile, lors de l'audition du 20 mai 2010, il 
a déclaré être d'ethnie (...), être originaire de (...) et avoir vécu à Conakry 
depuis 2005.
Le (…), le "Mouvement B._______" aurait été créé. L'intéressé aurait été 
membre de ce mouvement dans lequel il exerçait la fonction de (…). Par 
la suite, le "Mouvement C._______", soutenu par les militaires, aurait été 
formé.  Le  (…),  les  deux  mouvements  se  seraient  affrontés.  A  cette 
occasion, l'intéressé aurait été arrêté et conduit au camp (…) où il aurait 
été détenu environ une semaine. Le  (…),  il aurait été  libéré après avoir 
signé un acte dans lequel il renonçait à tout engagement politique.
Le  (…),  il  aurait  participé,  dans  un  stade,  à  un  grand  meeting  auquel 
étaient conviés les représentants des différents mouvements. Quand les 
militaires  seraient  arrivés  et  auraient  commencé  à  tirer  sur  la  foule, 
l'intéressé aurait réussi à s'enfuir.
Craignant d'être arrêté, l'intéressé aurait quitté son pays, le 30 septembre 
2009, et se serait  réfugié chez un cousin à Dakar. Etant donné qu'il n'y 
avait pas de camp de réfugiés au Sénégal et que l'intéressé n'aurait pas 
trouvé de  travail  dans ce pays,  son cousin aurait  organisé et  financé  le 
voyage jusqu'en Suisse.
A._______  a  produit  sa  carte  nationale  d'identité  établie  le  (…)  à  (…),    
une carte bancaire  (…) délivrée  le  (…) à Conakry, un diplôme d'études 
supérieures  de  la  (…),  obtenu  le  (…)  et  une  attestation  de 
reconnaissance délivrée par "C._______" le (…), à Conakry.
C. 
Par décision du 3 septembre 2010, l'ODM a rejeté la demande d'asile de 
l'intéressé.  Il  a estimé, en substance, que  les déclarations du  requérant 
ne satisfaisaient pas aux exigences de vraisemblance énoncées à l'art. 7 
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LAsi. Il a notamment considéré que les propos de l'intéressé concernant 
son  interpellation,  la  description  du  camp  (…),  ses  conditions  de 
détention  et  les  événements  du  (…)  étaient  vagues  et  stéréotypés.  Il  a 
également souligné que  la détention du  (…) ne pouvait être  tenue pour 
véridique  étant  donné  que  l'intéressé  avait  affirmé  avoir  obtenu 
personnellement  sa  carte  d'identité,  le  (…).  Il  a  relevé  que  l'intéressé 
n'avait appris que par des tiers ou par  les nouvelles qu'il était recherché 
et  qu'il  était  peu  probable  que  sa  présence  dans  le  stade  ait  été 
spécifiquement  remarquée  au  vu  du  nombre  de  personnes  qui  s'y 
trouvaient. A l'occasion de cette décision,  l'ODM a retenu, dans l'état de 
fait,  que  l'intéressé  avait  été  "(…)"  et  que,  lors  de  sa  détention,  il  avait 
donné "le nom des membres du (…)". L'ODM a également prononcé son 
renvoi de Suisse et ordonné  l'exécution de cette mesure.  Il  a considéré 
que l'exécution du renvoi était licite, raisonnablement exigible et possible.
D. 
Par recours du 20 septembre 2010, l'intéressé a conclu à l'annulation de 
la décision entreprise, à  la  reconnaissance de  la qualité de  réfugié et à 
l'octroi de l'asile, ainsi que, subsidiairement, à l'admission provisoire. Il a 
requis le bénéfice de l'assistance judiciaire totale et partielle, ainsi que la 
restitution  de  l'effet  suspensif.  Il  a  également  demandé  à  ce  qu'il  soit 
ordonné à  l'ODM de s'abstenir de prendre contact avec  les autorités de 
son pays d'origine et de  leur  transmettre  toute donnée, subsidiairement, 
en cas de transmission de données personnelles déjà effectuée, qu'il en 
soit dûment informé.
Il  a  précisé  qu'il  n'avait  jamais  déclaré  avoir  été  le  "(…)", mais  qu'il  en 
avait été le (…), et qu'il n'avait pas communiqué à la police "le nom des 
membres du (…)", mais seulement celui des membres du bureau. Il s'est 
également  déterminé  sur  les  invraisemblances  relevées  par  l'ODM. 
S'agissant  du  manque  de  précision  concernant  son  interpellation  et  la 
description  de  la  prison,  il  a  indiqué,  en  substance,  qu'il  était  logique 
qu'une personne en état d'arrestation qui craint pour sa vie ne s'attache 
pas  à  des  détails.  S'agissant  de  sa  carte  d'identité  qui  a  été  établie  le 
(…),  soit  durant  sa  détention,  il  a  souligné  qu'il  l'avait  demandée  avant 
cette date et que ce n'est qu'après qu'il  l'avait retirée. Il a également fait 
valoir qu'il n'avait jamais déclaré avoir été nommément recherché ni avoir 
été personnellement  remarqué au stade.  Il a précisé qu'étant donné  les 
rafles qui ont suivi, s'il était arrêté, les militaires n'auraient pas cherché à 
savoir  s'il  avait  réellement  participé  à  la manifestation,  du moment  qu'il 
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était  déjà  fiché.  Enfin,  il  a  estimé  que  son  renvoi  n'était  pas 
raisonnablement exigible au vu de la situation prévalant en Guinée.
L'intéressé a produit une copie de sa carte de membre du (…) datée du 
(…),  le  programme du  séminaire  (…)  qui  s'est  tenue  du  (…)  au  (…)  et 
une attestation de fin de formation en (…) délivrée par le (…), le (…).
E. 
Par  ordonnance  du  27  septembre  2010,  le  juge  instructeur  a  rejeté  la 
demande de nomination d'un avocat d'office réservant à l'arrêt au fond la 
décision su la demande de dispense de frais. Il a renoncé à percevoir une 
avance de frais et à inviter l'ODM à se déterminer sur le recours.
F. 
Par  courrier  recommandé du 28 septembre 2010,  l'intéressé a  transmis 
au  Tribunal  administratif  fédéral  (le  Tribunal)  l'original  de  sa  carte  de 
membre du (…).
G. 
Dans sa détermination du 30 septembre 2010, l'ODM a préconisé le rejet 
du  recours.  Cet  office  a  reconnu  avoir  involontairement  commis  deux 
erreurs  dans  l'état  de  fait  de  sa  décision  en  indiquant  "(…)"  au  lieu  de 
"(…)" et en écrivant  "(…)" à  la place du  "(…)".  Il a  toutefois estimé que 
ces  imprécisions  ne  portaient  pas  à  conséquence  étant  donné  que  la 
motivation de sa décision ne portait pas sur ces aspects. S'agissant des 
documents  produits  au  stade  du  recours,  l'ODM  a  précisé  qu'il  ne 
remettait  pas  en  question  la  réalité  de  l'engagement  du  recourant  en 
faveur de la défense des droits de l'homme, ni son appartenance au (…), 
mais  uniquement  les  problèmes  rencontrés  avec  les  autorités  dans  ce 
cadre (l'arrestation, la détention et le fait d'être recherché). Il a considéré 
que  les  documents  présentés  ne  corroboraient  pas  les  déclarations  de 
l'intéressé sur ces points.
H. 
Invité  à  répliquer,  l'intéressé  a  maintenu  ses  conclusions  en  date  du 
14 décembre  2010.  Il  a  indiqué  que,  contrairement  à  ce  que  soutenait 
l'ODM, cet office avait  pu être  influencé par  les deux erreurs commises 
dans l'état de fait pour prendre sa décision, dans la mesure où il suffit que 
les arguments en  faveur de  l'invraisemblance soient plus nombreux que 
ceux  plaidant  en  faveur  de  la  vraisemblance  pour  qu'à  l'issue  de  leur 
pondération,  la  demande  soit  rejetée.  Il  a  également  estimé  qu'il  avait 
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fourni  suffisamment de moyens de preuve pour établir  la  réalité  de  son 
engagement  et  les  persécutions  subies. Enfin,  l'intéressé a  transmis au 
Tribunal  une convocation établie  le  (…) à  l'en­tête de  l'Etat major  de  la 
gendarmerie nationale,  l'invitant à comparaître  le même jour pour affaire 
le concernant.
I. 
Les autres faits et arguments de la cause seront examinés, si nécessaire, 
dans les considérants en droit ci­dessous.
Droit :
1. 
1.1.  Le  Tribunal,  en  vertu  de  l’art.  31  de  la  loi  du  17  juin  2005  sur  le 
Tribunal  administratif  fédéral  (LTAF,  RS  173.32),  connaît  des  recours 
contre les décisions au sens de l’art. 5 de la loi fédérale du 20 décembre 
1968  sur  la  procédure  administrative  (PA,  RS  172.021)  prises  par  les 
autorités mentionnées à l’art. 33 LTAF.
En particulier, les décisions rendues par l’ODM concernant l’asile peuvent 
être contestées, par renvoi de l’art. 105 de la loi du 26 juin 1998 sur l’asile 
(LAsi, RS 142.31), devant  le Tribunal,  lequel statue alors définitivement, 
sauf demande d’extradition déposée par l’Etat dont le requérant cherche 
à se protéger (art. 83 let. d ch. 1 de la loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal 
fédéral [LTF, RS 173.110]).
1.2. L'intéressé a qualité  pour  recourir. Présenté dans  la  forme et  dans 
les délais prescrits par la loi, le recours est recevable (art. 48 et 52 PA et 
108 al. 1 LAsi).
1.3. Le recours ayant, de par la loi, effet suspensif (cf. art. 55 al. 1 PA et 
art. 42 LAsi), la requête de restitution de l'effet suspensif est sans objet.
1.4. Le Tribunal  tient compte de  la situation dans  l'État concerné et des 
éléments  tels  qu'ils  se  présentent  au  moment  où  il  se  prononce             
(cf.  notamment  arrêts  du  Tribunal  administratif  fédéral  D­3659/2006  du 
20 mars 2008, D­4462/2006 du 12 mars 2008, D­7239/2007 du 28 janvier 
2008  et  D­8736/2007  du  11  janvier  2008  ;  cf. également  dans  ce  sens 
JICRA 2000 n° 2 consid. 8 p. 20ss, JICRA 1997 n° 27 consid. 4f p. 211, 
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JICRA 1995 n° 5 consid. 6a p. 43, JICRA 1994 n° 6 consid. 5 p. 52).  Il 
prend ainsi en considération  l'évolution de  la situation  intervenue depuis 
le dépôt de la demande d'asile (cf. également consid. 4.4 ci­dessous).
2. 
2.1. Sont des réfugiés les personnes qui, dans leur Etat d’origine ou dans 
le pays de leur dernière résidence, sont exposées à de sérieux préjudices 
ou craignent à juste titre de l’être en raison de leur race, de leur religion, 
de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social déterminé ou 
de  leurs  opinions  politiques.  Sont  notamment  considérées  comme  de 
sérieux préjudices la mise en danger de la vie, de l’intégrité corporelle ou 
de  la  liberté,  de  même  que  les  mesures  qui  entraînent  une  pression 
psychique  insupportable.  Il  y  a  lieu  de  tenir  compte  des motifs  de  fuite 
spécifiques aux femmes (art. 3 al. 1 et 2 LAsi).
2.2.  Quiconque  demande  l’asile  (recourant)  doit  prouver  ou  du  moins 
rendre  vraisemblable  qu’il  est  un  réfugié.  La  qualité  de  réfugié  est 
vraisemblable  lorsque  l’autorité  estime  que  celle­ci  est  hautement 
probable. Ne sont pas vraisemblables notamment les allégations qui, sur 
des  points  essentiels,  ne  sont  pas  suffisamment  fondées,  qui  sont 
contradictoires,  qui  ne  correspondent  pas  aux  faits  ou  qui  reposent  de 
manière déterminante sur des moyens de preuve faux ou falsifiés (art. 7 
LAsi).
3. 
La crainte  face à des persécutions à  venir,  telle  que comprise à  l'art.  3 
LAsi, contient un élément objectif, au regard d'une situation ancrée dans 
les  faits,  et  intègre  également  dans  sa  définition  un  élément  subjectif. 
Sera  reconnu  réfugié,  celui  qui  a  de  bonnes  raisons,  c'est­à­dire  des 
raisons objectivement reconnaissables pour un tiers (élément objectif), de 
craindre  (élément  subjectif)  d'avoir  à  subir  selon  toute  vraisemblance et 
dans  un  avenir  prochain  une  persécution.  En  d'autres  termes,  pour 
apprécier l'existence d'une crainte fondée, l'autorité se posera la question 
de  savoir  si  une  personne  raisonnable  et  sensée  redouterait  elle  aussi, 
dans les mêmes circonstances, d'être persécutée en cas de retour dans 
sa patrie. Sur  le plan subjectif,  il doit être  tenu compte des antécédents 
de  l'intéressé, notamment de  l'existence de persécutions antérieures, et 
de son appartenance à un groupe ethnique, religieux, social ou politique 
l'exposant plus particulièrement à de telles mesures ; en particulier, celui 
qui a déjà été victime de persécutions antérieures a des  raisons d'avoir 
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une crainte subjective plus prononcée que celui qui n'en a encore jamais 
subies. Sur le plan objectif, cette crainte doit être fondée sur des indices 
concrets  qui  peuvent  laisser  présager  l'avènement,  dans  un  avenir  peu 
éloigné et selon une haute probabilité, de mesures déterminantes selon 
l'art.  3  LAsi.  Il  ne  suffit  pas,  dans  cette  optique,  de  se  référer  à  des 
menaces hypothétiques,  qui  pourraient  se  produire  dans un avenir  plus 
ou moins  lointain  (MINH SON NGUYEN, Droit  public  des étrangers, Berne 
2003, p. 421  ; ASTRID EPINEY  / BERNHARD WALDMANN  / ANDREA EGBUNA­
JOSS  /  MAGNUS  OESCHGER,  Die  Anerkennung  als  Flüchtling  im 
europäischen und schweizerischen Recht,  in  : Jusletter 26 mai 2008, p. 
33  ;  Jurisprudence et  informations de  la Commission  suisse de  recours 
en matière d'asile  [JICRA] 2004 n° 1  consid.  6a p. 9,  JICRA 2000 n° 9 
consid. 5a p. 78, JICRA 1997 n° 10 consid. 6 p. 73s. ainsi que doctrine et 
arrêts cités).
4. 
4.1.  En  l’occurrence,  l'intéressé  n'a  pas  démontré  que  les  exigences 
légales requises pour la reconnaissance de la qualité de réfugié et l'octroi 
de  l'asile  étaient  remplies.  Son  recours  ne  contient  sur  ce  point  ni 
arguments  ni  moyens  de  preuve  susceptibles  de  remettre  en  cause  le 
bien­fondé de la décision querellée.
4.2.  Le  recourant  a  déclaré  avoir  quitté  son  pays  parce  qu'il  craignait 
d'être  arrêté  par  les  militaires  en  raison  de  sa  qualité  de  (…)  du 
"Mouvement  B._______,  mouvement  d'opposition  à  l'ancien  président 
Moussa Dadis Camara, et de sa participation aux événements du (…).
Il  y  a  tout  d'abord  lieu  de  relever  que,  contrairement  à  ce  que  soutient 
l'intéressé,  les  erreurs  commises  par  l'ODM  dans  l'état  de  fait  de  sa 
décision  concernant  la  qualité  de  (…)  de  l'intéressé  et  les  noms  qu'il 
aurait divulgués aux autorités, n'ont pas porté à conséquence. En effet, 
dans sa décision,  l'ODM n'a pas mis en cause  la vraisemblance de ces 
faits.  De  plus,  il  ne  s'est  aucunement  référé  à  ces  éléments  pour 
considérer que le récit du recourant était  invraisemblable. Autrement dit, 
comme  l'a  justement  précisé  cet  office  la motivation  de  sa  décision  ne 
portait pas sur ces aspects.
Cela  dit,  force  est  de  constater  que  le  recourant  n'a  pas  établi  la 
crédibilité de ses motifs.
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En effet, son récit est stéréotypé,  imprécis et manque considérablement 
de  substance  de  sorte  qu'il  ne  satisfait  pas  aux  conditions  de 
vraisemblance de  l'art. 7 LAsi. En outre,  les moyens de preuve produits 
ne sont pas de nature à corroborer ses dires, ainsi qu'il sera exposé plus 
bas.
Ainsi,  ses déclarations  concernant notamment  les  circonstances de son 
interpellation, le (…), ainsi que la description de la prison du camp (…) et 
des  conditions  de  son  incarcération  durant  environ  une  semaine  sont 
vagues  et  dépourvues  des  détails  significatifs  d'une  expérience  vécue 
(cf. p­v d'audition du 20 mai 2010 p. 5 s.). Les explications données dans 
son recours, à savoir qu'une personne qui craint pour sa vie ne s'attache 
pas à des détails, ne sauraient convaincre. De plus, ses propos relatifs à 
sa  fuite  du  stade,  le  (…),  manquent  également  de  substance  (cf.  p­v 
d'audition du 20 mai 2010 p. 7 s.). Ces  imprécisions qui portent sur des 
éléments importants de sa demande d'asile, autorisent à penser qu'il n'a 
pas vécu les événements tels qu'invoqués à l'appui de sa demande.
A cela s'ajoute que  la description de son voyage  jusqu'en Suisse relève 
du  stéréotype.  En  effet,  sachant  que  l'intéressé  aurait  voyagé  avec  un 
passeport d'emprunt dont il ne connaissait pas la nationalité et qui aurait 
contenu  la  photographie  d'une  tierce  personne,  il  est  difficile  d'imaginer 
qu'il  ait  pu  se  soustraire  aux  contrôles  particulièrement  rigoureux  en 
vigueur dans les aéroports européens. Il n'est pas non plus crédible qu'il 
ait pris  le risque de voyager avec des documents établis à des  identités 
différentes,  à  savoir  une  carte  d'identité  établie  à  son  nom  et  un 
passeport d'emprunt à un autre nom. Dans ces conditions, le Tribunal est 
en droit  de  conclure que  l'intéressé  cherche à  cacher  les  causes et  les 
circonstances  exactes  de  son  départ  ainsi  que  les  conditions  de  son 
voyage à destination de l'Europe, soit autant de motifs qui permettent de 
douter de la vraisemblance des faits qu'il rapporte.
Au  vu  de  ce  qui  précède,  les  éléments  d'invraisemblance  relatifs  aux 
points  essentiels  des  déclarations  du  recourant  l'emportent  sur  les 
éléments de vraisemblance.
4.3.  S'agissant  des  documents  produits  par  le  recourant,  force  est  de 
constater que ceux­ci ne sont pas déterminants eu égard à  la définition 
de la qualité de réfugié.
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A ce sujet, il peut notamment être relevé que la carte de membre du (…), 
le programme du séminaire (…) et l'attestation de formation établie par le 
(…), ainsi que le diplôme d'études supérieures de (…) et  l'attestation de 
reconnaissance délivrée par (…) n'ont pas la force probante que veut leur 
attribuer l'intéressé. En effet, ces documents n'étayent en rien les raisons 
pour  lesquelles  celui­ci  aurait  été  contraint  de  quitter  la  Guinée.  Au 
demeurant,  le  Tribunal,  tout  comme  l'ODM,  ne  remet  pas  en  cause 
l'engagement  du  recourant  en  faveur  de  la  démocratie  ni  son 
appartenance passée au (…).
Enfin, la convocation du (…) de la gendarmerie ne permet pas de rejeter 
à  l'arrière­plan  les  éléments  d'invraisemblance  relevés  plus  haut 
(cf. consid.  4.2).  Le  Tribunal  ne  peut  pas  non  plus  ignorer  que  cette 
convocation  a  été  produite  dans  le  cadre  de  la  procédure  de  recours, 
seulement au stade de  l'échange d'écritures, après que  l'ODM, dans sa 
détermination du 30 septembre 2010, eût précisé que  l'intéressé n'avait 
fourni  aucun moyen de preuve  corroborant  ses déclarations  concernant 
son  arrestation,  sa  détention  ou  le  fait  qu'il  serait  recherché.  A  cela 
s'ajoute  que  l'examen  de  ce  document  permet  de  formuler  de  sérieux 
doutes quant à son authenticité et de présumer, dans le cas présent, qu'il 
s'agit d'un moyen de preuve acquis pour  les seules circonstances de  la 
cause (cf. art. 7 al. 3 LAsi). En effet, cette convocation ne contient aucune 
information précise et fiable qui expliquerait les raisons pour lesquelles le 
recourant serait prétendument convoqué. Ainsi, elle se borne à  indiquer 
que l'intéressé est invité à se présenter pour "affaire le concernant". Mais 
il  y  a  plus :  le  document  a  été  établi  sur  fond  de  photocopie  de  (très) 
mauvaise  qualité  comprenant  également  un  sceau  du  (…)  de 
gendarmerie  départementale  de  (...) ;  une  rubrique  est  incomplète ; 
l'adresse  précise  du  destinataire  fait  défaut ;  le  sceau  photocopié  est  à 
l'enseigne du (…) de gendarmerie départementale de (...), alors que  les 
deux  sceaux  censés  originaux  sont  à  l'enseigne  du  (…)  de  la 
gendarmerie nationale de (...), titre qui, d'ailleurs, ne figure même pas sur 
l'en­tête  du  document.  Dans  ces  conditions,  comme  indiqué  plus  haut, 
l'authenticité de ce document est douteuse et  remet  fortement en cause 
la  crédibilité  du  recourant.  Au  demeurant,  indépendamment  de  la 
question de son authenticité,  cette convocation ne démontre en aucune 
manière la véracité des allégations de l'intéressé quant aux persécutions 
qu'il  aurait  personnellement  subies  ou  qu'il  craint  de  subir  en  cas  de 
retour dans son pays d'origine.
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4.4. Cela dit, même à vouloir admettre la vraisemblance des persécutions 
alléguées,  on  ne  saurait  considérer,  compte  tenu  des  changements 
importants survenus en Guinée depuis le départ de l'intéressé, que celui­
ci serait encore recherché par  les autorités de son pays ou qu'il y serait 
exposé aujourd'hui à des persécutions.
En effet, après  la manifestation d'opposition à  l'éventuelle candidature à 
la présidentielle du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, qui a eu lieu 
le 28 septembre 2009 et qui a été sévèrement réprimée, une commission 
d'enquête de  l'ONU a été chargée d'établir  les  faits et  circonstances de 
ces événements. Le rapport de  la commission accable  le gouvernement 
et,  en  particulier,  Moussa  Dadis  Camara,  Aboubacar  Chérif  "Toumba" 
Diakité et Moussa Thégboro Camara, tous trois considérés comme ayant 
une responsabilité pénale individuelle dans les massacres qui ont eu lieu 
le 28 septembre et les jours suivants. Le 3 décembre 2009, une tentative 
d'assassinat  sur  le  président  Moussa  Dadis  Camara  a  été  perpétrée. 
Sévèrement blessé, ce dernier a été évacué au Maroc où il a été opéré. 
Le  Ministre  de  la  Défense,  Sékouba  Konaté,  a  été  chargé  d'assurer 
l'intérim  pendant  la  convalescence  du  président.  Après  plusieurs 
semaines d'absence de la scène politique et de nombreuses spéculations 
sur son état de santé, Moussa Dadis Camara a renoncé au pouvoir dans 
le courant du mois de janvier 2010, laissant à Sékouba Konaté les rênes 
du  pouvoir  intérimaire  et  la  mise  en  place  d'élection  présidentielle  (cf. 
notamment arrêt E­ 5180/2006 du 19 octobre 2009 consid. 6.2 et arrêt E­
7891/2009  du  6 janvier  2010,  "L'essentiel  du  rapport  de  l'ONU  sur  les 
massacres  du  28 septembre  à  Conakry"  disponible  sur  le  site 
, Le Courrier International "Dadis Camara sort par 
la petite porte" du 21 janvier 2010). En décembre 2010, Alpha Condé, élu 
démocratiquement, a accédé à la présidence.
En l'espèce, les risques de persécution, tels qu'allégués par le recourant, 
émanaient du gouvernement déchu de Moussa Dadis Camara. Dès lors, 
le gouvernement contre lequel l'intéressé se serait opposé n'existant plus, 
d'éventuels  risques  de  persécutions  ont maintenant  également  disparu. 
Dans  ces  conditions,  l'intéressé  ne  peut  pas  se  prévaloir,  à  l'heure 
actuelle, d'une crainte objectivement fondée d'être l'objet de persécutions 
à son retour, pour des motifs antérieurs à son départ de Guinée.
4.5. Il s’ensuit que le recours, en tant qu’il conteste le refus de l’asile, doit 
être rejeté.
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5. 
5.1. Lorsqu’il rejette la demande d’asile ou qu’il refuse d’entrer en matière 
à ce sujet, l’ODM prononce, en règle générale, le renvoi de Suisse et en 
ordonne  l’exécution ;  il  tient  compte  du  principe  de  l’unité  de  la  famille 
(art.  44  al.  1  LAsi).  Le  renvoi  ne  peut  être  prononcé,  selon  l’art.  32  de 
l’ordonnance 1 du 11 août 1999 sur l’asile relative à la procédure (OA 1, 
RS 142.311),  lorsque  le  recourant  d’asile  dispose  d’une  autorisation  de 
séjour  ou  d’établissement  valable,  ou  qu’il  fait  l’objet  d’une  décision 
d’extradition ou d’une décision de renvoi conformément à  l’art. 121 al. 2 
de la Constitution fédérale du 18 avril 1999 (Cst., RS 101).
5.2.  Aucune  exception  à  la  règle  générale  du  renvoi  n’étant  en 
l’occurrence réalisée, le Tribunal est tenu, de par la loi, de confirmer cette 
mesure.
6. 
6.1. L’exécution du renvoi est ordonnée si elle est licite, raisonnablement 
exigible  et  possible  (art.  44  al.  2  LAsi).  Si  ces  conditions  ne  sont  pas 
réunies, l’admission provisoire doit être prononcée. Celle­ci est réglée par 
l’art. 83 de  la  loi  fédérale sur  les étrangers du 16 décembre 2005 (LEtr, 
RS 142.20).
6.2. L’exécution n’est pas  licite  lorsque  le  renvoi de  l’étranger dans son 
Etat d’origine ou de provenance ou dans un Etat  tiers est  contraire aux 
engagements  de  la  Suisse  relevant  du  droit  international  (art.  83  al.  3 
LEtr). Aucune personne ne peut être contrainte, de quelque manière que 
ce soit, à se rendre dans un pays où sa vie, son intégrité corporelle ou sa 
liberté  serait  menacée  pour  l’un  des  motifs  mentionnés  à  l’art.  3  al.  1 
LAsi, ou encore d’où elle  risquerait d’être astreinte à se  rendre dans un 
tel pays (art. 5 al. 1 LAsi). Nul ne peut être soumis à  la  torture ni à des 
peines ou  traitements  inhumains ou dégradants  (art. 3 de  la convention 
du 4 novembre 1950 de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés 
fondamentales [CEDH, RS 0.101]).
6.3. L’exécution de  la décision peut ne pas être raisonnablement exigée 
si  le  renvoi  ou  l’expulsion  de  l’étranger  dans  son  pays  d’origine  ou  de 
provenance  le  met  concrètement  en  danger,  par  exemple  en  cas  de 
guerre,  de  guerre  civile,  de  violence  généralisée  ou  de  nécessité 
médicale (art. 83 al. 4 LEtr).
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6.4. L’exécution n’est pas possible  lorsque l’étranger ne peut pas quitter 
la  Suisse  pour  son  Etat  d’origine,  son  Etat  de  provenance  ou  un  Etat 
tiers, ni être renvoyé dans un de ces Etats (art. 83 al. 2 LEtr).
7. 
7.1. L’exécution du renvoi est illicite,  lorsque la Suisse, pour des raisons 
de droit  international public, ne peut contraindre un étranger à se rendre 
dans  un  pays  donné  ou  qu’aucun  autre  Etat,  respectant  le  principe  du 
non­refoulement,  ne  se  déclare  prêt  à  l’accueillir ;  il  s’agit  d’abord  de 
l’étranger  reconnu  réfugié,  mais  soumis  à  une  clause  d’exclusion  de 
l’asile, et ensuite de l’étranger pouvant démontrer qu’il serait exposé à un 
traitement prohibé par l’art. 3 CEDH ou encore l’art. 3 de la convention du 
10  décembre  1984  contre  la  torture  et  autres  peines  ou  traitements 
cruels,  inhumains ou dégradants (Conv. torture, RS 0.105) (Message du 
Conseil  fédéral  à  l’appui  d’un  arrêté  fédéral  sur  la  procédure  d’asile 
[APA], du 25 avril 1990, in : FF 1990 II 624).
7.2.  L’exécution  du  renvoi  ne  contrevient  pas  au  principe  de  non­
refoulement  de  l’art.  5  LAsi. Comme exposé plus haut,  le  recourant  n'a 
pas  rendu vraisemblable qu’en cas de  retour dans son pays d’origine,  il 
serait exposé à de sérieux préjudices au sens de l’art. 3 LAsi.
7.3. En ce qui concerne les autres engagements de la Suisse relevant du 
droit international, il sied d’examiner particulièrement si l’art. 3 CEDH, qui 
interdit la torture, les peines ou traitements inhumains, trouve application 
dans le présent cas d’espèce.
7.4. Si l’interdiction de la torture, des peines et traitements inhumains (ou 
dégradants)  s’applique  indépendamment  de  la  reconnaissance  de  la 
qualité  de  réfugié,  cela  ne  signifie  pas  encore  qu’un  renvoi  ou  une 
extradition serait prohibée par le seul fait que dans le pays concerné des 
violations  de  l’art.  3  CEDH  devraient  être  constatées ;  une  simple 
possibilité  de  subir  des  mauvais  traitements  ne  suffit  pas.  Il  faut  au 
contraire  que  la  personne  qui  invoque  cette  disposition  démontre  à 
satisfaction  qu’il  existe  pour  elle  un  véritable  risque  concret  et  sérieux 
d’être victime de tortures, ou de traitements inhumains ou dégradants en 
cas de renvoi dans son pays. Il en ressort qu’une situation de guerre, de 
guerre  civile,  de  troubles  intérieurs  graves  ou  de  tension  grave 
accompagnée de violations des droits de l’homme ne suffit pas à justifier 
la  mise  en œuvre  de  la  protection  issue  de  l’art.  3  CEDH,  tant  que  la 
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personne  concernée  ne  peut  rendre  hautement  probable  qu’elle  serait 
visée  personnellement  –  et  non  pas  simplement  du  fait  d’un  hasard 
malheureux  –  par  des  mesures  incompatibles  avec  la  disposition  en 
question (JICRA 1996 n° 18 consid. 14b let. ee p. 186s).
7.5. En  l’occurrence,  rien n'indique que  l'exécution du  renvoi en Guinée 
exposerait  l'intéressé  à  un  risque  concret  et  sérieux  de  traitements  de 
cette nature. Dès  lors,  l’exécution du renvoi du recourant sous forme de 
refoulement ne transgresse aucun engagement de la Suisse relevant du 
droit  international, de sorte qu’elle s’avère  licite  (art. 44 al. 2 LAsi et 83 
al. 3 LEtr).
8. 
8.1. Selon l’art. 83 al. 4 LEtr,  l’exécution de la décision peut ne pas être 
raisonnablement exigée si le renvoi ou l’expulsion de l’étranger dans son 
pays  d’origine  ou  de  provenance  le  met  concrètement  en  danger,  par 
exemple en cas de guerre, de guerre civile, de violence généralisée ou 
de  nécessité médicale. Cette  disposition  s’applique  en  premier  lieu  aux 
"réfugiés  de  la  violence",  soit  aux  étrangers  qui  ne  remplissent  pas  les 
conditions  de  la  qualité  de  réfugié  parce  qu’ils  ne  sont  pas 
personnellement persécutés, mais qui fuient des situations de guerre, de 
guerre civile ou de violence généralisée, et ensuite aux personnes pour 
qui  un  retour  reviendrait  à  les  mettre  concrètement  en  danger, 
notamment parce qu’elles ne pourraient plus recevoir les soins dont elles 
ont  besoin.  L’autorité  à  qui  incombe  la  décision  doit  donc  dans  chaque 
cas confronter  les aspects humanitaires  liés à  la situation dans  laquelle 
se  trouverait  l’étranger  concerné  dans  son  pays  après  l’exécution  du 
renvoi à  l’intérêt public militant en  faveur de son éloignement de Suisse 
(ATAF  2009/52  consid.  10.1,  ATAF  2008/34  consid.  11.2.2  et  ATAF 
2007/10 consid. 5.1).
8.2. Certes, la Guinée a épisodiquement connu des périodes de tension, 
comme durant  la campagne et  la procédure de  ratification des  résultats 
de  l'élection  présidentielle  du  7  novembre  2010.  Toutefois,  ce  pays  ne 
connaît  pas  une  situation  de  guerre,  de  guerre  civile  ou  de  violence 
généralisée  qui  permettrait  d’emblée  –  et  indépendamment  des 
circonstances  du  cas  d’espèce  –  de  présumer,  à  propos  de  tous  ses 
ressortissants,  l’existence  d’une  mise  en  danger  concrète  au  sens  de 
l’art.  83  al.  4  LEtr.  En  effet,  après  les  épisodes  de  violence  ponctuels 
dans les régions à prédominance peule durant les deux jours qui ont suivi 
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l'annonce,  le  15 novembre  2010,  des  résultats  provisoires  de  l'élection 
présidentielle,  le  calme  est  rapidement  revenu  après  que  le  président 
sortant  eut  décrété,  en  date  du  17  novembre  2010,  l'état  d'urgence 
jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de cette élection.
8.3. En  outre,  il  ne  ressort  du  dossier  aucun  élément  dont  on  pourrait 
inférer  que  l’exécution  du  renvoi  impliquerait  une  mise  en  danger 
concrète  du  recourant.  A  cet  égard,  le  Tribunal  relève  que  le  recourant 
est  en  âge  et  à  même  de  trouver  les  moyens  nécessaires  à  sa 
réinstallation.  En  effet,  il  est  jeune  et  au  bénéfice  d'une  formation 
universitaire ainsi que d’une expérience professionnelle. Il n'a par ailleurs 
pas  allégué,  ni  a  fortiori  établi,  qu'il  souffrait  de  problèmes  de  santé 
particuliers  pour  lesquels  il  ne  pourrait  pas  être  soigné en Guinée. Dès 
lors, un retour dans son pays, où il pourra compter sur un réseau familial, 
bien  que  cela  ne  soit  pas  déterminant,  ne  devrait  pas  lui  causer  des 
difficultés excessives. 
8.4. Pour  ces motifs,  l’exécution  du  renvoi  doit  être  considérée  comme 
raisonnablement exigible.
9. 
Enfin,  le  recourant  est  en  possession  de  documents  suffisants  pour 
rentrer dans son pays ou, à tout le moins, est en mesure d’entreprendre 
toute  démarche  nécessaire  auprès  de  la  représentation  de  son  pays 
d’origine en vue de l’obtention de documents de voyage lui permettant de 
quitter  la  Suisse.  L’exécution  du  renvoi  ne  se  heurte  donc  pas  à  des 
obstacles  insurmontables  d’ordre  technique  et  s’avère  également 
possible (cf. ATAF 2008/34 consid. 12 p. 513­515).
10. 
10.1. Cela  étant,  l’exécution  du  renvoi  doit  être  déclarée  conforme  aux 
dispositions légales.
10.2. Il s’ensuit que le recours, en tant qu’il conteste la décision de renvoi 
et son exécution, doit être également rejeté. 
11. 
La conclusion de  l'intéressé  tendant  à  ce qu'il  soit  ordonné à  l'ODM de 
s'abstenir  provisoirement  de  prendre  contact  avec  son Etat  d'origine  ou 
de  provenance,  ainsi  que  de  leur  transmettre  toute  donnée,  est  sans 
objet,  si  tant  est  qu'elle  soit  recevable.  En  effet,  le  recourant  est 
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définitivement débouté, par le présent arrêt, de ses conclusions tendant à 
l'octroi de l'asile et à son non­renvoi de Suisse,
Dès lors, l'autorité cantonale chargée de l'exécution du renvoi pourra être 
amenée à prendre  contact  avec  le  pays d'origine ou de provenance du 
recourant aux conditions fixées à l'art. 97 al. 2 et 3 LAsi.
En  outre,  en  l'absence  de  transmission  par  l'ODM  des  données  du 
recourant  (cf.  index  des  pièces  du  dossier  de  l'ODM),  la  demande  de 
celui­ci d'en être dûment informé est sans objet.
12. 
Au  vu  de  l’issue  de  la  cause,  il  y  aurait  lieu  de  mettre  les  frais  de 
procédure à la charge du recourant, conformément aux art. 63 al. 1 PA et 
2 e 3 let. b du règlement du 21 février 2008 concernant les frais, dépens 
et  indemnités  fixés  par  le  Tribunal  administratif  fédéral  (FITAF,  RS 
173.320.2).
Toutefois, vu les circonstances particulières du cas d'espèce, notamment 
des  erreurs  de  l'ODM  dans  la  constatation  des  faits,  le  recours 
n'apparaissait  pas  d'emblée  dénué  de  chances  de  succès.  Ainsi,  et 
compte tenu de l'état d'indigence de l'intéressé, sa demande d'assistance 
judiciaire partielle est admise (art. 65 al. 1 PA).
(dispositif : page suivante)
 
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Par ces motifs, le Tribunal administratif fédéral prononce :
1. 
Le recours est rejeté.
2. 
Il n'est pas perçu de frais.
3. 
Le  présent  arrêt  est  adressé  au  recourant,  à  l’ODM  et  à  l’autorité 
cantonale compétente.
Le président du collège : La greffière :
François Badoud Chrystel Tornare Villanueva
Expédition :