B-3648/2011 - Abteilung II - Résultats d'examens - examen de deuxième année d'études pour médecins et...
Karar Dilini Çevir:
B-3648/2011 - Abteilung II - Résultats d'examens - examen de deuxième année d'études pour médecins et...
Bundesve rwa l t ungsge r i ch t
T r i buna l   adm in i s t r a t i f   f édé ra l
T r i buna l e   ammin i s t r a t i vo   f ede ra l e
T r i buna l   adm in i s t r a t i v   f ede ra l
   
Cour II
B­3648/2011
A r r ê t   d u   2 5   j a n v i e r   2 0 1 2
Composition Bernard Maitre (président du collège), 
Jean­Luc Baechler, Maria Amgwerd, juges,
Vanessa Thalmann, greffière.
Parties X._______, 
recourante, 
contre
Commission des professions médicales MEBEKO,
Office fédéral de la santé publique, 
Schwarzenburgstrasse 161, 3003 Berne,
autorité inférieure, 
Commission d'examens des examens fédéraux de 
médecine de la Faculté de médecine de (…),
par son président, le Dr (…),
première instance. 
Objet Examen de deuxième année d'études pour médecins et 
médecins dentistes.
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Faits :
A. 
A.a  Par  décision  du  1er juillet  2010,  la  Commission  d'examens  des 
examens  fédéraux de médecine de  la Faculté de médecine de  (…)  (ci­
après  :  la  première  instance)  a  informé  X._______  de  son  échec  à 
l'examen  de  deuxième  année  d'études  pour  médecins  et  médecins 
dentistes, motif  pris  qu'elle  n'avait  pas  obtenu  les  points  de  crédits  aux 
modules  2.1  et  2.3.  Dès  lors  qu'il  s'agissait  de  son  second  échec,  la 
prénommée a  été  exclue  de  tout  autre  examen de  la même profession 
médicale.
A.b Le 30 juillet 2010, X._______ a recouru contre cette décision auprès 
de  la  Commission  des  professions  médicales  MEBEKO,  section 
«formation  universitaire»,  de  l'Office  fédéral  de  la  santé  publique 
(ci­après :  la Commission MEBEKO ou l'autorité  inférieure) en concluant 
à l'annulation des résultats négatifs obtenus aux modules 2.1 et 2.3 ou à 
leur compensation en  l'autorisant à se présenter aux examens de fin du 
deuxième  semestre.  Elle  a  en  outre  requis  la  consultation  de  ses 
épreuves d'examen.
A l'appui de son recours, elle a invoqué qu'elle présentait depuis près de 
deux ans des problèmes de santé somatique et qu'elle se  trouvait dans 
un état d'angoisse extrême. Elle a expliqué qu'elle n'avait pas été capable 
de détecter  cet état  de stress  intense, de sorte qu'elle  s'était  présentée 
imprudemment  aux  examens  litigieux.  Elle  a  joint  à  son  recours  un 
certificat médical daté du 15 mars 2010.
La  prénommée  a  également  formulé  des  critiques  à  l'encontre  de  la 
matière  d'examen,  dans  la  mesure  où  certaines  questions  d'examen 
s'inspiraient  d'un  cours du Professeur Y._______ qui  avait  été annoncé 
comme ne faisant pas partie de la matière d'examen. Elle a en outre fait 
valoir que la formulation de certaines questions était ambiguë et sujette à 
interprétation et que le barème d'examen avait été inopinément augmenté 
d'une session à l'autre. Enfin, elle a relevé que deux étudiants, ayant été 
atteints  de  manière  analogue  dans  leur  santé,  «ont  su,  semble­t­il, 
bénéficier  d'une  aide  bienveillante  pour  continuer  à  croire  en  leur 
vocation». Elle demanda à pouvoir bénéficier du même soutien.
Le 23 septembre 2010, X._______ a produit un second certificat médical 
daté du 15 septembre 2010.
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A.c  Par  décision  incidente  du  30 septembre  2010,  la  Commission 
MEBEKO  a  autorisé  X._______  à  consulter  les  pièces  écrites  des 
modules  2.1  et  2.3  en  présence  du  président  de  la  Commission 
d'examens de (…). La consultation a eu lieu les 19 et 20 novembre 2010.
Le 29 novembre 2010, X._______ a déposé un mémoire complémentaire 
auprès  de  la  Commission  MEBEKO  en  renvoyant  aux  arguments 
développés  dans  son  recours.  Elle  y  soutint  que  la  consultation  des 
examens  lui  avait  permis  de  confirmer  que,  d'une  part,  des  questions 
issues  du  cours  du  Professeur  Y._______  avaient  été  maintenues 
(question K9 du module 2.1), alors même que ce cours ne devait pas être 
matière  à  examen,  et  que,  d'autre  part,  certaines  questions  étaient 
ambiguës et contestables. Elle a expliqué en détails pour quelles raisons 
elle  estimait  avoir  répondu  correctement  ou  partiellement  correctement 
aux questions  14A, K2, K3,  21A, K10, K13, K16 et K18 du module  2.1 
ainsi  qu'aux  questions  K4,  K7,  16A,  K18,  35A,  45A,  K25  et  K28  du 
module 2.3. Elle a en outre contesté  l'élimination des questions 19A du 
module  2.1  et  33A  du module  2.3.  Elle  a  enfin  ajouté  que  sa  première 
année  d'études  avait  été  particulière  puisqu'elle  avait  fait  partie  des 
étudiants  qui  ont  dû  passer  une  troisième  fois  leur  première  année  en 
raison d'une erreur de correction des examens.
A.d  Dans  ses  observations  responsives  du  28 décembre  2010,  le 
Directeur de l'Ecole de médecine de la Faculté de médecine de (…) (ci­
après : le Directeur de l'Ecole de médecine) a indiqué que les résultats de 
X._______  aux  examens  des modules  2.1  et  2.3  avaient  été  vérifiés.  Il 
souligna  qu'il  n'y  avait  pas  d'erreur  de  calcul  ou  de  décalage 
systématique  sur  la  base  de  comptage  fait  par  rapport  aux  feuilles  de 
transcription servant à la lecture optique des réponses de l'étudiante aux 
deux examens litigieux.
S'agissant de la matière d'examen, le Directeur de l'Ecole de médecine a 
admis  que,  suite  à  des  informations  orales  du  Professeur  Y._______, 
certaines parties de son cours n'étaient pas clairement matière à examen. 
Il ajouta que,  la grande majorité des étudiants (73­92 % en fonction des 
items) ayant  répondu correctement à  la question K9 du module 2.1,  il a 
été décidé, après plusieurs considérations, de la maintenir.
Quant  aux  contestations  formulées  par  X._______  sur  certaines 
questions d'examen,  le Directeur de  l'Ecole de médecine s'est prononcé 
comme  suit.  Pour  le  module  2.1,  il  a  expliqué  que  les  contestations 
relatives aux questions 14A, 21A, K2, K3, K10, K13 et K16 n'étaient pas 
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justifiées sur  la base de  l'évaluation par  les enseignants et  les  résultats 
des étudiants à cet examen. Il a relevé que la question 19A, à laquelle la 
prénommée a correctement répondu, a été éliminée au motif qu'elle s'est 
révélée clairement ambiguë pour  la majorité des candidats (P relevé en conclusion que, pour le module 2.1, il y aurait une question qui 
était  peut­être  annoncée  comme  ne  faisant  pas  partie  de  la  matière 
d'examen  à  laquelle  X._______  a  répondu  de  manière  erronée  et  une 
question qui a été éliminée alors que la prénommée y avait correctement 
répondu.  Pour  le module  2.3,  il  a  exposé  que  les  questions  16A,  35A, 
45A,  K4,  K7,  K25  et  K28  étaient  contestées  de  manière  infondée  en 
raison d'une mauvaise connaissance du sujet ou analyse de la question. 
S'agissant de la question K18,  il a précisé que l'item A était plus difficile 
que  les  trois autres – peut­être que  les objectifs du cours étaient moins 
clairs sur ce sujet –, mais n'a pas justifié l'élimination de la question. Il a 
expliqué que la question 33A avait été éliminée parce que la majorité des 
candidats s'étaient laissés piéger par la réponse C, de sorte que l'objectif 
du  cours  n'avait  peut­être  pas  bien  été  compris  par  les  étudiants.  En 
définitive,  il a affirmé que, bien qu'il y eût une ou deux contestations de 
questions  qui  pourraient  éventuellement  être  prises  en  compte  dans 
chaque examen, cela ne compensait pas le nombre de points manquants 
pour  obtenir  la  note 4  au  module  2.1  (six points)  et  au  module  2.3 
(deux points).
Le Directeur de l'Ecole de médecine a enfin rappelé que X._______ avait 
été perturbée dans son cursus en raison d'une erreur dans l'annonce des 
résultats  de  l'examen  du module  1.1 ;  que,  par  la  suite,  elle  avait  subi 
plusieurs échecs aux autres examens de première année ; et qu'elle avait 
ensuite  échoué  aux  examens  de  deuxième  année  à  sa  première 
tentative.  Selon  lui,  cette  démarche  démontre  une  grande  volonté  de 
réussir  la  filière  de  médecine  dentaire,  mais  peut  aussi  expliquer  une 
accumulation de pression qui a conduit à l'état de stress sévère rapporté 
dans le certificat médical. Il a ajouté que X._______ aurait dû se retirer de 
la  session  de  janvier  2010,  mais  qu'il  est  difficile  d'avoir  le  recul 
nécessaire  dans  cet  état  pour  mesurer  le  handicap  réel  qu'il  produit. 
Tenant compte de la situation particulière de la prénommée, le Directeur 
de l'Ecole de médecine a formulé la proposition suivante : 
A ce jour, X._______ a un échec définitif sur les échecs des modules B2.1 (à 
6 points)  et  B2.3  (à  2 points).  Si  on  tient  compte  de  son  état  de  santé 
physique et mental à l'abord des examens de janvier 2010, son résultat pour 
l'examen  B2.1  pourrait  être  annulé  et  elle  devrait  se  représenter  à  cet 
examen  en  janvier  2012.  Entre  temps,  son  échec  au  module  B2.3  étant 
compensable, elle ne serait plus à ce stade  formellement en échec définitif 
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dans l'attente de ses résultats aux trois modules pour  lesquels elle avait un 
certificat médical en juin 2010 (modules B2.4, B2.5 et B2.6). Si la décision de 
la MEBEKO est prise avant  la date définitive d'immatriculation au semestre 
de printemps (fin février 2011) pour qu'elle puisse être inscrite et valider les 
examens  à  rattraper  en  juin  2011,  elle  pourrait  ainsi,  si  elle  réussit  ces 
examens,  terminer  l'année  avec  un  statut  d'étudiante  conditionnelle  qui 
pourrait  reprendre  sa  troisième  année  d'études  et  se  présenter  en  janvier 
2012  à  l'examen  du  dernier  module  à  rattraper,  le  module  B2.1,  ce  qui 
permettrait  de  compenser  le  résultat  du  module  B2.3  et  lui  donner  les 
60 crédits de  la 2ème année d'études. Cet examen ayant  lieu au début de  la 
session 2011­2012,  il n'y a pas de risque qu'elle obtienne ses crédits de  la 
3ème année avant d'avoir pu valider tous ses crédits de 2ème année. Compte 
tenu du nombre d'années passées par Mme X._______ pour ses études de 
médecine  dans  notre  faculté,  dont  certains  événements  perturbateurs  au 
début  de  ses  études  (hiver  2006)  ne  sont  pas  de  sa  faute,  l'Ecole  de 
médecine  serait  favorable  à  ce  qu'une  décision  soit  prise  rapidement  pour 
permettre à Mme X._______ de se réinscrire aux cours et aux examens de 
2ème année.
A.e Invitée à se prononcer sur les observations du Directeur de l'Ecole de 
médecine, X._______ a  répondu  le 20 janvier 2011 en  renvoyant à  ses 
précédentes  écritures.  Elle  a  précisé  que  le  cours  du  Prof.  Y._______ 
«…» avait été signalé, dans son entier, comme ne faisant pas partie de la 
matière  à  examen  et  non  pas  uniquement  certaines  parties  du  cours 
comme  le prétend  le Directeur de  l'Ecole de médecine. S'agissant de  la 
question  K18  du module  2.3,  elle  a maintenu  que  le  contenu  du  cours 
n'était  pas  suffisamment détaillé  pour  répondre  correctement à  l'item A. 
Enfin,  elle  s'est  ralliée  sans  restriction  à  la  proposition  du  Directeur  de 
l'Ecole de médecine selon laquelle une décision devait être prise pour lui 
permettre de se réinscrire aux cours et aux examens de deuxième année.
A.f Dans sa prise de position du 28 mars 2011, le Directeur de l'Ecole de 
médecine a maintenu que le Prof. Y._______ avait annoncé qu'une partie 
des  cours  ne  faisait  pas  partie  de  la  matière  à  examen,  bien  que 
fournissant des questions qui  recouvrent  la matière.  Il a relevé que,  lors 
de l'évaluation des questions d'examen, deux questions sur quatre issues 
de ce cours ont néanmoins été maintenues ;  il a expliqué cette décision 
par  le  fait  que  ces  questions  étaient  très  générales  et  recoupaient  des 
objectifs  d'autres  enseignements,  si  bien  que  les  étudiants  avaient 
l'opportunité de connaître  la matière et  la  réponse correcte, ce qui s'est 
d'ailleurs vérifié par les réponses fournies par l'ensemble de la volée. Il a 
ajouté que les étudiants délégués de volées à la commission consultative 
des étudiants étaient d'avis que  les questions  retenues ne posaient pas 
de problèmes. S'agissant de la question K18 du module 2.3,  il a exposé 
que toute la volée avait rencontré la même difficulté à résoudre l'item A, 
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ce  qui  se  répercutait  sur  le  barème  général  et  ne  défavorisait  pas 
particulièrement X._______.
A.g Par décision sur recours du 7 juin 2011,  la Commission MEBEKO a 
rejeté le recours formé par X._______ contre la décision du président de 
la Commission d'examens du 1er juillet 2010.
L'autorité  inférieure  a  en  substance  considéré  que  X._______  avait  fait 
une  déclaration  de  maladie  a  posteriori.  Elle  a  expliqué  que  la 
responsabilité  du  candidat  quant  à  sa  présentation  ou  son  retrait  à  un 
examen peut être réduite, s'il est prouvé par le recourant (au moyen d'un 
certificat  médical  comportant  une  description  de  l'anamnèse,  du 
diagnostic,  du  traitement  et  le  pronostic)  ou  s'il  est  hautement 
vraisemblable  que  la  maladie  ou  les  circonstances  ont  fait  que  la 
personne avait au moment de se présenter une capacité de discernement 
diminuée.  Elle  a  retenu  que,  in  casu,  aucune  pièce  du  dossier  ne 
démontrait que les symptômes dont souffrait X._______ aient induit chez 
elle un tel état psychologique et physique et qu'elle n'était pas capable de 
décider  avec  suffisamment  de  discernement  de  la  manière  dont  elle 
devait réagir par rapport à sa présentation ou non à l'examen. Elle a ainsi 
considéré  que,  sans  nier  le  stress  et  la  fatigue  auxquels  avaient  été 
soumis  X._______,  il  était  hautement  vraisemblable  que  cette  dernière 
était capable d'estimer que son état de santé ne lui permettait pas de se 
présenter dans de bonnes conditions aux examens.
Concernant  le  barème,  elle  releva  qu'il  était  fixé  en  fonction  d'une 
estimation  basée  sur  les  années  précédentes,  puis  corrigé  au  besoin 
grâce au contrôle effectué au moyen des questions d'ancrage, permettant 
ainsi  d'assurer  un  niveau  de  sélection  égal  d'un  examen  à  l'autre.  Elle 
soutint ainsi que la seule comparaison de deux examens n'indiquait rien 
sur le niveau de difficulté de l'examen. 
S'agissant  des  questions  litigieuses,  l'autorité  inférieure  a  suivi  l'avis  de 
l'université  pour  les  questions  14A,  21A,  K2,  K3,  K10,  K13  et  K16  du 
module  2.1. Elle  a  en outre  retenu que  le  résultat  obtenu à  la  question 
19A du module 2.1, éliminée après coup, ne saurait être pris en compte. 
Elle a en  revanche  relevé que  le  fait que  l'université avait admis que  la 
question  K9  du  module  2.1  portait  sur  de  la  matière  qui  avait  été 
annoncée comme ne  faisant pas partie de  l'examen et qu'elle ne s'était 
pas  prononcée  sur  la  question  K18  pourtant  contestée  étaient  des 
éléments  en  faveur  de  X._______.  Elle  a  toutefois  estimé  qu'au  vu  du 
nombre de points manquants pour obtenir  la note 4,  la prise en compte 
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de ces deux questions ne saurait justifier une modification du résultat du 
module  2.1.  En  ce  qui  concerne  le  module  2.3,  elle  a  suivi  l'avis  de 
l'université pour les questions K4, K7, 16A, 35A, 45A, K25 et K28. Elle a 
relevé  que  la  volée  avait  rencontré  des  difficultés  à  résoudre  la 
proposition A de la question K18, ce qui laisserait penser que l'argument 
de  X._______  sur  cette  question  ne  saurait  être  totalement  exclu  et 
devrait pencher en sa faveur. Elle est toutefois d'avis que, à elle seule, la 
question K18 ne saurait justifier une annulation du résultat du module 2.3.
Enfin, l'autorité inférieure a souligné qu'il n'est pas possible d'accorder de 
dérogation  à  X._______,  dès  lors  que  celle­ci  disposerait  sinon  sans 
raison  valable  d'une  chance  supplémentaire  par  rapport  aux  autres 
candidats, ce qui serait constitutif d'une violation du principe de  l'égalité 
de traitement.
B. 
Par  écritures  du  21 juin  2011,  mises  à  la  poste  le  27 juin  2011, 
X._______ (ci­après : la recourante) recourt contre cette décision devant 
le Tribunal administratif  fédéral en concluant  implicitement à  l'annulation 
des  résultats  négatifs  obtenus aux modules 2.1 et  2.3  ou à  l'annulation 
des résultats du module 2.1 et à la compensation des points manquants 
au module 2.3 avec les résultats aux autres modules de deuxième année 
d'études.
La  recourante  estime  que  l'autorité  inférieure  n'a  pas  pris  suffisamment 
en  considération  sa  situation  médicale  et  les  certificats  médicaux  y 
relatifs. Elle fait valoir des problèmes de santé physique et psychique dus 
en particulier aux difficultés rencontrées durant son cursus académique – 
notamment  une  erreur  dans  la  correction  de  l'un  de  ses  examens  de 
première  année  d'études  –,  ainsi  qu'à  des  problèmes  familiaux.  Elle 
maintient qu'elle n'a pas su écouter son corps et se rendre compte qu'elle 
n'était  pas en possession des aptitudes  requises pour se présenter aux 
examens.  Elle  explique  qu'elle  a  été  consultée  un  médecin,  puis  un 
psychiatre, car sa mère s'était inquiétée de constater que son épuisement 
s'était  considérablement  accentué  après  les  examens.  Elle  relève  que 
ses  médecins  lui  ont  expliqué  qu'elle  avait  été  imprudente  de  se 
présenter  aux  examens  de  la  session  de  janvier  2010  et  lui  ont 
recommandé de ne pas se présenter à ceux de la session de juillet 2010.
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C. 
Invitée  à  se  prononcer  sur  le  recours,  la  Commission  MEBEKO  en 
propose  le  rejet au  terme de sa  réponse du 29 août 2011 en  renvoyant 
pour l'essentiel à l'argumentation contenue dans sa décision sur recours.
Egalement invitée à se prononcer sur le recours, la première instance n'a 
pas répondu.
D. 
Dans ses déterminations du 28 septembre 2011, la recourante maintient 
qu'elle n'était pas en mesure de se rendre compte de son état à l'époque 
des  examens  litigieux.  A  l'appui  de  son  argumentation,  elle  produit  un 
nouveau  certificat médical  daté  du  28 septembre  2011. Elle  regrette  en 
outre que l'autorité inférieure ne se soit pas prononcée sur ses cinq points 
manquants  sur  deux  modules  suite  aux  trois  questions  pouvant  être 
retenues  sur  la  base  de  la  décision  attaquée ;  elle  se  demande  si  une 
compensation est envisageable malgré la répartition sur deux modules.
Les  arguments  avancés  de  part  et  d'autre  au  cours  de  la  présente 
procédure seront repris plus loin dans la mesure nécessaire.
Droit :
1. 
Le Tribunal administratif fédéral est compétent pour statuer sur le présent 
recours  (art. 31,  32 et  33  let. d de  la  loi  du 17 juin 2005 sur  le Tribunal 
administratif  fédéral  [LTAF, RS 173.32],  art. 5  al. 2  de  la  loi  fédérale  du 
20 décembre  1968  sur  la  procédure  administrative  [PA,  RS  172.021], 
art. 62  al. 3  et  4  de  la  loi  fédérale  du  23 juin  2006  sur  les  professions 
médicales  [LPMéd,  RS 811.11]).  La  qualité  pour  recourir  doit  être 
reconnue  à  la  recourante  (art. 48  al. 1  let. a  à  c  PA).  Les  autres 
conditions  de  recevabilité  sont  respectées  (art. 50,  52  al. 1  et  63  al. 4 
PA).
Le recours est donc recevable.
2. 
La LPMéd est entrée en vigueur le 1er septembre 2007, abrogeant de ce 
fait  la  loi  fédérale  du  19  décembre  1877  concernant  l’exercice  des 
professions  de  médecin,  de  pharmacien  et  de  vétérinaire  dans  la 
Confédération suisse (RS 4 303 ; RO 2000 1891 ch. III 1, 2002 701 ch. I 
3, 2006 2197 annexe ch. 88) (art. 61 LPMéd).
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Chargé  de  l'exécution  de  la  loi  (art.  60  LPMéd),  le  Conseil  fédéral  a 
adopté  l'ordonnance  du  26  novembre  2008  concernant  les  examens 
fédéraux  des  professions  médicales  universitaires  (ordonnance 
concernant  les  examens  LPMéd,  RS  811.113.3),  laquelle  a  notamment 
abrogé, au 31 décembre 2010,   l'ordonnance générale du 19 novembre 
1980  concernant  les  examens  fédéraux  des  professions  médicales 
(aOPMéd ; RO 1982 563, 1995 4367, 1999 2643) (cf. art. 34 en lien avec 
art. 37 al. 2 de l'ordonnance concernant les examens LPMéd).
En l'espèce, l'objet du litige porte sur les modules 2.1 et 2.3 de l'examen 
fédéral  de  deuxième  année  d'études  pour  médecins  et  médecins 
dentistes subis par la recourante lors de la session de janvier 2010. Dans 
la  mesure  où  l'art. 62  al. 4  première  phrase  LPMéd,  contenu  dans  les 
dispositions transitoires,  indique que  les examens fédéraux se déroulent 
conformément à l'ancien droit pendant trois ans après l'entrée en vigueur 
de  la  présente  loi,  les  dispositions  de  l'aOPMéd  et  de  l'ancienne 
ordonnance  du  30 juin  1983  réglant  les  modalités  du  procédé  des 
examens  fédéraux  des  professions médicales  (RO  1983  1313  ss)  sont 
notamment  applicables  à  la  présente  procédure  (cf.  THOMAS 
EICHENBERGER, in : Ayer/Kieser/Poledna/Sprumont, Commentaire de la loi 
sur les professions médicales [LPMéd], Bâle 2009, ad art. 62 n° 7 ; arrêt 
du  Tribunal  administratif  fédéral  B­8639/2010  du  2  septembre  2011 
consid. 4). A noter toutefois que, depuis le 1er septembre 2007, les tâches 
des  présidents  locaux,  notamment  contenues  dans  l'aOPMéd  (cf.  infra 
consid.  4.1),  ont  été  reprises  par  les  présidents  des  commissions 
d'examen (art. 62 al. 3 LPMéd).
3. 
3.1. 
Conformément  à  l'art. 49  PA,  le  recourant  peut  invoquer  la  violation  du 
droit  fédéral,  y  compris  l'excès  ou  l'abus  du  pouvoir  d'appréciation,  la 
constatation inexacte ou incomplète des faits pertinents et l'inopportunité 
de la décision attaquée. Toutefois, selon une jurisprudence constante, les 
autorités de recours appelées à statuer en matière d'examens observent 
une certaine retenue en ce sens qu'elles ne s'écartent pas sans nécessité 
des avis des experts et des examinateurs sur des questions qui, de par 
leur  nature,  ne  sont  guère  ou  que  difficilement  contrôlables  (ATF  121  I 
225  consid. 4b,  118  Ia  488  consid. 4c ;  ATAF  2008/14  consid. 3.1 ; 
HERBERT PLOTKE, Schweizerisches Schulrecht, 2e éd., Berne 2003, p. 722 
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ss ; BLAISE KNAPP, Précis de droit administratif, 4e éd., Bâle/Francfort­sur­
le­Main  1991,  n°  614).  La  retenue  dans  le  pouvoir  d'examen  n'est 
toutefois  admissible  qu'à  l'égard  de  l'évaluation  proprement  dite  des 
prestations.  En  revanche,  dans  la  mesure  où  le  recourant  conteste 
l'interprétation et  l'application de prescriptions  légales ou s'il se plaint de 
vices de procédure, l'autorité de recours doit examiner les griefs soulevés 
avec pleine cognition, sous peine de déni de justice formel (ATF 106 Ia 1 
consid.  3c  ;  ATAF  2008/14  consid. 3.3  et  2007/6  consid. 3 ; 
Jurisprudence  des  autorités  administratives  de  la Confédération  [JAAC] 
56.16  consid. 2.2 ;  PLOTKE,  op.  cit.,  p. 725  ss ;  RENÉ  RHINOW/BEAT 
KRÄHENMANN,  Schweizerische  Verwaltungsrechtsprechung, 
Ergänzungsband, Bâle 1990, n° 80 p. 257).
3.2. Le Tribunal administratif fédéral applique le droit d'office, sans être lié 
par les motifs invoqués (art. 62 al. 4 PA), ni par l'argumentation juridique 
développée dans  la décision entreprise  (PIERRE MOOR/ETIENNE POLTIER, 
Droit  administratif,  vol. II,  3e éd.,  Berne  2011,  p. 300  ch. 2.2.6.5).  La 
procédure  est  régie  par  la  maxime  inquisitoire,  ce  qui  signifie  que  le 
Tribunal  administratif  fédéral  définit  les  faits  et  apprécie  les  preuves 
d'office et librement (art. 12 PA). Les parties doivent toutefois collaborer à 
l'établissement des faits (art. 13 PA) et motiver  leur recours (art. 52 PA). 
En conséquence, l'autorité saisie se limite en principe aux griefs soulevés 
et n'examine les questions de droit non invoquées que dans la mesure où 
les  arguments  des  parties  ou  le  dossier  l'y  incitent  (arrêt  du  Tribunal 
administratif  fédéral  A­3991/2010  du  18 juin  2011  consid. 2.2  et  les  réf. 
cit.).
4. 
Il convient dans un premier temps d'examiner si c'est à juste titre que la 
recourante demande l'annulation de la décision constatant l'échec définitif 
à son examen de deuxième année d'études pour médecins et médecins 
dentistes  ainsi  que  la  possibilité  de  se  présenter  à  nouveau  au 
module 2.1,  voir  également  au  module  2.3,  en  se  prévalant  d'un  motif 
d'empêchement,  à  savoir des problèmes de santé somatique et un état 
d'angoisse extrême.
4.1. Selon l'art. 15 aOPMéd (RO 1982 563, 567), peuvent être admis à se 
présenter aux examens fédéraux des professions médicales, les citoyens 
suisses titulaires d'un certificat de maturité reconnu par le droit fédéral ou 
d'un  certificat  de  fin  d'études  délivré  par  une  université  suisse.  Le 
candidat à un examen doit s'inscrire préalablement au bureau du Comité 
directeur (art. 18 al. 1 aOPMéd [RO 1982 563, 567]). Il doit présenter son 
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inscription  définitive  au  plus  tard  à  la  date  de  clôture  officielle  des 
inscriptions  (art. 19  al. 1  aOPMéd  [RO  1982  563,  567]).  Si  le  candidat 
décide de se retirer après son inscription définitive, il doit en informer par 
écrit le président local (art. 40 al. 1 aOPMéd [RO 1982 563, 572]). S'il se 
retire  sans  motif  moins  de  deux  semaines  avant  le  début  de  l'examen 
indiqué sur le tableau des délais, la taxe d'examen déjà versée n'est pas 
remboursée  ;  la  taxe d'examen qui n'a pas encore été payée  reste due 
(art. 40 al. 2 aOPMéd [RO 1982 563, 572]). Le candidat qui, sans aviser 
ni  indiquer de motif,  ne se présente pas à  l'examen ou qui ne continue 
pas  l'examen commencé, est réputé avoir échoué (art. 40 al. 3 aOPMéd 
[RO  1982  563,  572]).  L'art. 41  aOPMéd  (RO  1982  563,  572),  intitulé 
«Empêchement»,  prévoit  que,  lorsque  le  candidat  est  empêché  de  se 
présenter  à  un  examen  pour  cause  de maladie  ou  pour  d'autres motifs 
importants, il doit en aviser sans délai le président local (al. 1) ; en cas de 
maladie,  il  doit  en  outre  présenter  un  certificat  médical  (al. 2).  Le 
président local décide si les motifs invoqués sont valables (al. 3). L'art. 42 
aOPMéd  (RO  1982  563,  572)  règle  pour  sa  part  l'hypothèse  où  le 
candidat  entend  suspendre  ou  renoncer  à  poursuivre  l'examen.  Cette 
disposition indique que, si  le candidat tombe malade durant l'examen ou 
s'il a un autre motif d'empêchement important, il doit en aviser sans délai 
le président local (al. 1).
4.2. Selon une jurisprudence constante, un motif d'empêchement ne peut, 
en principe,  être  invoqué par  le  candidat  qu'avant  ou pendant  l'examen 
(arrêts  du  Tribunal  administratif  fédéral  B­3299/2009  du  25 novembre 
2009 consid. 3.2 et B­3354/2009 du 24 septembre 2009 consid. 2.2). La 
production ultérieure d'un certificat médical ne peut remettre en cause le 
résultat obtenu  lors d'un examen.  Il est en effet difficile de concevoir un 
système  d'examen  efficace  si  des  certificats  médicaux  produits  après 
l'examen  peuvent  annuler  une  épreuve  passée  (arrêt  du  Tribunal 
administratif fédéral B­2206/2008 du 15 juillet 2008 consid. 4.3). Ainsi, les 
candidats à un examen qui se sentent malades, qui souffrent des suites 
d'un  accident,  qui  font  face  à  des  problèmes  psychologiques,  qui  sont 
confrontés à des difficultés d'ordre familial graves ou qui sont saisis d'une 
peur  démesurée  de  l'examen  doivent,  lorsqu'ils  estiment  que  ces 
circonstances  sont  propres  à  les  empêcher  de  subir  l'examen 
normalement,  les  annoncer  avant  le  début  de  celui­ci  (PLOTKE,  op.  cit., 
p. 452).  Il  en  résulte  qu'en  cas  d'annonce  tardive  du  motif 
d'empêchement,  l'examen (insuffisant) est en général  réputé non réussi. 
L'annulation ultérieure des résultats d'examen pour cause de maladie ne 
peut être envisagée que  lorsqu'un candidat n'était objectivement pas en 
mesure,  sans qu'il  y  ait  faute  de  sa part,  de  faire  valoir  immédiatement 
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son motif d'empêchement en exerçant  librement sa volonté. C'est  le cas 
en  particulier  lorsque  la  capacité  lui  faisait  défaut  à  un moment  donné 
pour  apprécier  suffisamment  sa  situation  de  santé  et  prendre  une 
décision  sur  le  fait  de  débuter  ou  de  continuer  un  examen,  ou  lorsque, 
bien  que  conscient  des  problèmes  de  santé,  d'agir  conformément  à  sa 
raison (JAAC 67.30 consid. 3b).
La  jurisprudence  constante  soumet  la  prise  en  compte  exceptionnelle 
d'un  motif  d'empêchement  pour  raison  de  santé  annoncé  tardivement 
également  aux  cinq  conditions  cumulatives  suivantes :  a)  la  maladie 
n'apparaît  qu'au  moment  de  l'examen,  sans  qu'il  n'ait  été  constaté  de 
symptômes  auparavant,  le  candidat  à  l'examen  acceptant,  dans  le  cas 
contraire,  un  risque  à  se  présenter  dans  un  état  déficient,  ce  qui  ne 
saurait  justifier  par  après  l'annulation des  résultats d'examen ;  b)  aucun 
symptôme  n'est  visible  durant  l'examen ;  c)  le  candidat  consulte  un 
médecin  immédiatement  après  l'examen ;  d)  le  médecin  constate 
immédiatement une maladie grave et soudaine qui, malgré  l'absence de 
symptômes  visibles,  permet  à  l'évidence  de  conclure  à  l'existence  d'un 
rapport  de  causalité  avec  l'échec  à  l'examen ;  e)  l'échec  doit  avoir  une 
influence  sur  la  réussite  ou  non  de  la  session  d'examen  dans  son 
ensemble  (arrêts  du  Tribunal  administratif  fédéral  B­6063/2009  du 
12 novembre  2009  consid. 2.2  et  B­3354/2009  du  24 septembre  2009 
consid. 2.2 ; JAAC 67.30 consid. 3b ; PLOTKE, op. cit., p. 452 s.).
4.3.  En  l'espèce,  la  recourante  s'est  présentée  aux  épreuves  des 
modules 2.1  et  2.3  lors  de  la  session  de  janvier  2010.  Elle  n'a  pas 
annoncé  au  président  de  la  Commission  d'examens  qu'elle  était 
empêchée de se présenter aux examens litigieux ni renoncé à les passer, 
que ce soit avant ou en cours d'examen. Partant, les résultats obtenus à 
ces  épreuves  ne  sauraient,  en  principe,  être  remis  en  cause  pour  ce 
motif. La recourante  fait  toutefois valoir qu'elle n'était pas en mesure de 
se  rendre  compte  de  son  état  à  l'époque  des  examens  litigieux.  Elle  a 
produit  trois certificats médicaux à  l'appui de ses allégations.  Il sied dès 
lors d'examiner si les cinq conditions cumulatives qui justifieraient la prise 
en  compte  exceptionnelle  de  son  motif  d'empêchement  invoqué  après 
coup sont remplies.
Les certificats médicaux datés des 15 septembre 2010 et 28 septembre 
2011 indiquent que la recourante est suivie depuis début 2009 pour des 
problèmes de santé somatiques et psychiques. Ces documents attestent 
donc  que  la  recourante  présentait  les  problèmes  de  santé  dont  elle  se 
prévaut  depuis  début  2009  déjà.  C'est  dire  que  la  recourante  était 
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affectée  dans  sa  santé  bien  avant  l'examen  litigieux.  En  outre,  si  le 
certificat  médical  daté  du  15 mars  2010  indique  que  la  recourante  a 
consulté le médecin signataire après son échec aux examens de janvier 
et février 2010, il n'atteste en revanche pas que la consultation a eu lieu 
immédiatement  après  les  examens  litigieux.  Bien  au  contraire,  il  y  est 
précisé que le médecin signataire a «déjà pu constater par  le passé (en 
mars 2010) un épuisement associé à une dimension anxieuse avec une 
anticipation d'échec». Or, seule une consultation immédiate – c'est­à­dire 
sans  délai  ou  peu  de  jours  après  l'examen  compte  tenu  des 
circonstances du cas – permet de constater qu'un candidat n'est pas apte 
à passer l'examen (arrêt du Tribunal administratif fédéral B­3299/2009 du 
25 novembre 2009 consid. 3.4). Force est dès lors de constater que deux 
des  conditions  cumulatives  établies  par  la  jurisprudence  ne  sont  pas 
réunies.  Point  n'est  donc  besoin  d'examiner  plus  avant  si  les  autres 
exigences jurisprudentielles sont remplies.
Au  vu  de  ce  qui  précède,  c'est  à  juste  titre  que  l'autorité  inférieure  a 
refusé de prendre en compte  le motif d'empêchement  tardif  invoqué par 
la recourante. Le recours doit en conséquence être rejeté sur ce point.
5. 
Dans  le  cadre  de  la  procédure  de  recours  auprès  de  la  Commission 
MEBEKO,  la  recourante  a  formulé  diverses  critiques  à  l'encontre  de 
questions d'examen des modules 2.1 et 2.3 (voir consid. 6 à 8).
Il ressort du dossier que le barème pour l'obtention de la note 3 allait de 
52  à  59 points  pour  le  module 2.1  –  la  note  4  étant  assurée  avec  un 
minimum  de  60 points  –  et  de  48  à  55  points  pour  le  module 2.3  –  la 
note 4 étant acquise dès 56 points. La recourante a échoué aux modules 
2.1 et 2.3, auxquels elle a obtenu 54 points et  la note 3. Pour l'obtention 
de la note 4, il manque donc à la recourante six points au module 2.1 et 
deux points au module 2.3.
In casu,  tant  la première  instance que  l'autorité  inférieure  reconnaissent 
qu'une  ou  deux  contestations  de  question  par  module  pourraient 
éventuellement  être  prises  en  compte ;  elles  estiment  toutefois  que, 
même  s'il  en  était  tenu  compte,  cela  ne  suffirait  pas  à  compenser  les 
points manquants pour  chaque examen  (voir  Let. A.d  et A.g  ci­dessus). 
Ce  faisant,  elles  perdent  toutefois  de  vue  que  le  règlement  pour  le 
baccalauréat universitaire en médecine de (…) – adopté  le 17  juin 2009 
et  entré  en  vigueur  le  14  septembre  2009  –  comporte  une  règle 
particulière de compensation de notes. En effet, l'art. 16 – qui a trait à la 
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deuxième année d'études – dispose à son al. 2 que, si huit modules sur 
neuf sont acquis, et que le neuvième est échoué pour au maximum cinq 
points­qcm au­dessous de la limite inférieure du barème du 4, ce module 
est  considéré  comme  acquis  et  les  60 crédits  ECTS  accordés  si  le 
candidat est au bénéfice d'au moins cinq points­qcm compensatoires au­
dessus  du  barème  du  4  sur  l'ensemble  des  autres modules.  Il  s'ensuit 
que, en l'espèce, il ne manque à la recourante que deux points pour que 
le  module  2.3  soit  réussi.  Et  il  suffit  qu'un  point  supplémentaire  soit 
octroyé  au  module  2.1  pour  que,  compte  tenu  de  la  règle  de 
compensation  de  notes  prévue  à  l'art. 16  al. 2  du  règlement  pour  le 
baccalauréat  universitaire  en  médecine,  elle  puisse  se  présenter  aux 
modules 2.4, 2.5 et 2.6. Il faudrait alors qu'elle réussisse ces modules et 
qu'elle  obtienne  cinq points­qcm compensatoires pour pallier  aux points 
manquants  au  module  2.1.  Il  s'ensuit  que,  contrairement  à  ce  que 
prétendent  les  autorités  inférieures,  la  prise  en  compte  d'une  à  deux 
contestations  de  question  dans  chaque  examen  est  susceptible  de 
modifier le résultat des examens des modules litigieux.
Par  ailleurs,  la  recourante  relève  dans  son  recours  que  la Commission 
MEBEKO mentionne dans sa décision que deux questions pourraient être 
retenues  pour  le  module 2.1  et  une  question  pour  le  module  2.3.  Elle 
demande à ce qu'elle soit, le cas échéant, autorisée à compenser les cinq 
points­qcm malgré  leur répartition sur deux modules. Sur ce point,  force 
est  de  constater  que  le  règlement  pour  le  baccalauréat  universitaire  en 
médecine n'autorise pas la compensation de notes de plusieurs modules.
Il  convient  donc  d'examiner  si  c'est  à  tort  ou  à  raison  que  l'autorité 
inférieure a  rejeté  les griefs  formulés par  la  recourante à  l'encontre des 
questions d'examen 14A, K2, K3, 19A, 21A, K9, K10, K13, K16 et K18 du 
module 2.1 ainsi que K4, K7, 16A, K18, 33A, 35A, 45A, K25 et K28 du 
module 2.3.
6. 
La  recourante  a  formulé  des  critiques  à  l'encontre  de  la  matière 
d'examen. Elle  relève en effet que certaines questions,  issues du cours 
du Prof. Y._______ intitulé «…», ont été maintenues alors même que ce 
cours  avait  été  annoncé  comme  ne  faisant  pas  partie  de  la  matière 
d'examen. Elle conteste spécialement la question K9 du module 2.1.
En  reprochant  à  la  Commission  d'examens  d'avoir  maintenu  des 
questions ne relevant pas de la matière d'examen, la recourante invoque 
un grief de nature formelle à l'encontre de l'épreuve du module 2.1, grief 
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que  le  Tribunal  de  céans  examine  avec  un  plein  pouvoir  d'examen 
conformément à la jurisprudence précitée (consid. 3.1).
6.1. Le Directeur de l'Ecole de médecine admet que «le Prof. Y._______ 
avait annoncé qu'une partie des cours ne faisait pas partie de la matière à 
examen, bien que fournissant des questions qui recouvrent la matière». Il 
relève que l'Ecole de médecine l'a appris au moment de l'évaluation des 
questions  d'examen  et  qu'elle  a  décidé  de  garder  deux  questions  sur 
quatre, dont la question K9 du module 2.1. Il explique cette décision par 
le  fait  que  ces  deux  questions  étaient  très  générales  et  qu'elles 
recoupaient des objectifs d'autres enseignements, de  telle sorte que  les 
étudiants  pouvaient  connaître  la  matière  et  la  réponse  correcte,  ce  qui 
s'est  d'ailleurs  vérifié  par  les  réponses  fournies  par  l'ensemble  de  la 
volée.  Il  ajoute  enfin  que  l'argument  selon  lequel  le  cours  en  question 
était  annoncé comme ne  faisant pas partie de  la matière à examen est 
valide,  bien  que  les  étudiants  délégués  de  volées  à  la  commission 
consultative  des  étudiants  sont  d'avis  que  les  questions maintenues  ne 
posent aucun problème pour fournir la bonne réponse.
Pour sa part,  la Commission MEBEKO estime que  le  fait que  la Faculté 
de médecine admet que la question K9 portait sur de la matière qui avait 
été  annoncée  comme  ne  faisant  pas  partie  de  l'examen  constitue  un 
élément en faveur de la recourante.
6.2.  In casu,  il n'est pas contesté que  le Prof. Y._______ avait annoncé 
que son cours «…» ne relevait pas de la matière à examen. Néanmoins, 
le  Directeur  de  l'Ecole  de  médecine  admet  que  deux  questions  de 
l'examen du module 2.1 – dont la question K9 contestée par la recourante 
– sont malgré tout issues du cours précité. 
A titre liminaire, il sied de relever que le dossier remis par la Commission 
MEBEKO  à  la  Cour  de  céans  ne  contient  ni  les  questionnaires  des 
examens  QCM  des  modules  2.1  et  2.3  litigieux  ni  le  plan  d'études 
applicable  à  la  recourante,  lequel  présente  notamment  le  contenu  des 
matières  de  chaque  module  (cf.  art. 5  al. 1  du  règlement  pour  le 
baccalauréat universitaire en médecine de […]). La Cour de céans ignore 
également  quelle  est  la  deuxième question maintenue  avec  la  question 
K9,  tout  comme  elle  ignore  quelles  sont  les  deux  autres  questions  qui 
n'ont pas été retenues. En outre, force est de constater que si, dans ses 
prises de position, le Directeur de l'Ecole de médecine motive le maintien 
de ces deux questions par  le  fait qu'elles sont  très générales et qu'elles 
recoupent des objectifs d'autres enseignements, il n'indique toutefois pas 
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de quels enseignements il s'agit. Il n'explique ainsi pas non plus en quoi 
les  objectifs  des  enseignements  en  question  devaient  permettre  aux 
étudiants  de  répondre  correctement  à  la  question  K9  litigieuse  et, 
respectivement,  à  l'autre  question  maintenue.  Il  se  contente  d'affirmer 
que les réponses de l'ensemble de la volée confirment que les étudiants 
pouvaient  connaître  la  matière  et  la  réponse  aux  deux  questions 
maintenues. S'agissant précisément de la question K9 litigieuse, il indique 
que la grande majorité des étudiants, à savoir 73 à 92% en fonction des 
items, y ont  répondu correctement. Or, non seulement aucune pièce du 
dossier ne permet d'étayer cette affirmation, mais en outre le seul résultat 
statistique  –  dont  on  ne  peut  pas  exclure  qu'il  relève  du  hasard  –  ne 
saurait  suffire,  à  lui  seul,  à  motiver  le  maintien  de  questions  qui  ne 
relèvent  pas  de  la matière  à  examen.  Enfin,  le  Directeur  de  l'Ecole  de 
médecine  souligne  que  les  étudiants  délégués  de  volées  à  la 
Commission  consultative  des  étudiants  sont  d'avis  que  les  questions 
maintenues ne posaient pas de problème pour fournir la bonne réponse. 
Ce dernier argument reflète uniquement l'opinion de certains étudiants de 
la  volée  de  la  recourante ;  il  ne  constitue  cependant  aucunement  une 
preuve  permettant  de  juger  à  satisfaction  de  droit  de  la  validité  des 
questions maintenues.
Il  appert  de  ce  qui  précède  que,  sur  la  base  des  pièces  figurant  au 
dossier,  la  Cour  de  céans  se  trouve  dans  l'impossibilité  d'exercer  son 
plein pouvoir de cognition en la matière (voir consid. 6). Partant, dite cour 
n'est pas en mesure de se prononcer en connaissance de cause sur  la 
validité du maintien des deux questions  issues du cours d'«…». Le grief 
de la recourante s'avère ainsi fondé en tant qu'il concerne la question K9 
du module 2.1. La décision attaquée doit ainsi être annulée sur ce point 
et la cause doit être renvoyée à l'autorité inférieure afin qu'elle rende une 
nouvelle décision motivée.
7. 
La  recourante  a  également  fait  valoir  que  plusieurs  questions  étaient 
sujettes à  interprétation et pouvaient être considérées comme ambiguës 
et contestables.
Selon  la  doctrine,  les  examinateurs  disposent  d'un  large  pouvoir 
d'appréciation en ce qui concerne non seulement le mode de contrôle des 
connaissances  ou  l'échelle  d'évaluation, mais  également  le  choix  ou  la 
formulation  des  questions.  La  confusion  qu'éveille  une  question  peut, 
dans  certains  cas,  constituer  l'une  des  finalités  mêmes  de  l'épreuve 
(PIERRE  GARRONE,  Les  dix  ans  d'un  organe  de  recours  original :  la 
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Commission  de  recours  de  l'Université,  in :  SJ  1987  p. 401  ss,  en 
particulier  p. 412  s.). C'est  dire  que  l'autorité  de  recours  doit  également 
s'imposer  une  certaine  retenue  en  examinant  la  formulation  des 
questions.
7.1. Pour le module 2.1, la recourante critique les questions 14A, K2, K3, 
21A, K10, K13, K16 et K18. Dans son écriture du 29 novembre 2010, elle 
explique en détails et en se référant à ses cours pour quelles raisons ses 
réponses sont, selon elle, correctes ou partiellement correctes. 
7.1.1.  Les  questions  précitées  contestées  par  la  recourante  ont  été 
formulées  selon  le  procédé  donnant  à  choisir  entre  plusieurs  réponses. 
Ce  procédé  comporte  plusieurs  types  de  questions,  dont  les  types  A 
(let. a) et K (let. e), qui sont décrits à l'art. 5 de l'ancienne ordonnance du 
30 juin 1983 réglant les modalités du procédé des examens fédéraux des 
professions  médicales  –  abrogée  au  31 décembre  2010  –  (RO  1983 
1313, spéc. p. 1314). Le  type A (choix simple) consiste en une question 
ou  une  formulation  incomplète  mise  en  regard  de  réponses  ou 
compléments,  généralement  au  nombre  de  cinq.  Selon  le  devoir 
d'examen, le candidat choisit la réponse ou le complément qui est soit le 
seul juste ou le seul faux, soit le meilleur ou le plus mauvais (art. 5 let. a 
de l'ancienne ordonnance réglant les modalités du procédé des examens 
fédéraux des professions médicales). Quant au type K (décision multiple 
juste/faux),  il consiste en cinq questions ou formulations incomplètes qui 
sont  mises  chacune  en  regard  d'une  réponse  ou  d'un  complément.  Le 
candidat  indique  toutes  les  réponses  ou  tous  les  compléments  justes 
(art. 5  let. e de  l'ancienne ordonnance  réglant  les modalités du procédé 
des examens fédéraux des professions médicales).
7.1.2. Le Directeur de  l'Ecole de médecine explique qu'il  y a «plusieurs 
questions  (14A,  21A,  K2,  K3,  K10,  K13  et  K16)  pour  lesquels  les 
argumentaires  sont  complexes  et  sur  l'item  litigieux  n'est  pas  rigoureux 
dans  l'analyse  (pour souligner ce point, on voit plusieurs  fois  l'usage du 
mot "semble"), et il y a des erreurs sur des questions d'ancrage avec des 
valeurs de P > 90». Selon lui, les contestations sur ces questions ne sont 
pas  justifiées  sur  la  base  de  l'évaluation  par  les  enseignants  et  les 
résultats des étudiants à cet examen. 
Quant à la Commission MEBEKO, elle relève qu'il ne semble pas y avoir 
eu  de  problème  particulier  lié  à  la  clarté  des  questions  d'examen  14A, 
21A,  K2,  K3,  K10,  K13  et  K16  auprès  des  autres  étudiants,  laissant 
présumer qu'il n'y avait aucun problème de  formulation. Elle ajoute que, 
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les  étudiants  n'ayant  globalement  pas  eu  de  difficulté  particulière  pour 
répondre  à  ces  questions,  on  peut  penser  que  les  réponses  attendues 
n'étaient  également pas problématiques. S'agissant  de  la question K18, 
elle  considère  que  le  fait  que  la  première  instance  ne  se  soit  pas 
prononcée  sur  cette  question  constitue  un  élément  en  faveur  de  la 
recourante.
7.1.3. Aux termes de l'art. 35 PA, même si l'autorité les notifie sous forme 
de lettre, les décisions écrites sont désignées comme telles, motivées et 
indiquent  les  voies  de  droit  (al. 1).  De  manière  plus  générale,  la 
jurisprudence a déduit du droit d'être entendu celui d'obtenir une décision 
motivée.  Il  suffit  à  cet  égard  que  l'autorité  mentionne,  au  moins 
brièvement,  les  motifs  qui  l'ont  guidée  et  sur  lesquels  elle  a  fondé  sa 
décision, de manière que l'intéressé puisse se rendre compte de la portée 
de  celle­ci  et  l'attaquer  en  connaissance  de  cause  (ATF  129  I  232 
consid. 3.2). L'autorité n'a certes pas l'obligation d'exposer et de discuter 
tous les faits, moyens de preuve et griefs  invoqués par  les parties, mais 
peut  au  contraire  se  limiter  à  ceux  qui,  sans  arbitraire,  apparaissent 
pertinents (ATF 121 I 54 consid. 2c et les réf. cit.).
In  casu,  s'exprimant  sur  les  griefs  de  fond,  soit  sur  ceux  touchant  à  la 
vérification  des  épreuves  et  de  leur  évaluation,  l'autorité  inférieure  se 
rallie, à l'exception de la question K18, à la position de l'Université, sans 
procéder  à  aucune  appréciation  propre  des  griefs  invoqués  par  la 
recourante. Ce faisant, elle n'a pas apprécié elle­même ces griefs, même 
pas  brièvement.  S'agissant  de  la  question  K18,  elle  s'est  contentée  de 
relever  que  le  fait  que  la  première  instance  ne  se  soit  pas  prononcée 
constituait un élément en faveur de la recourante. En matière d'examens 
de  médecine,  la  Commission  MEBEKO  est  –  jusqu'à  la  session 
d'automne 2010 – la première autorité de recours à laquelle les candidats 
ayant  échoué  peuvent  s'adresser.  A  ce  titre,  elle  est  tenue  d'exercer  le 
pouvoir d'appréciation qui lui revient et de répondre, dans les motifs de la 
décision  qu'elle  est  appelée  à  rendre,  aux  griefs  pertinents  qui  sont 
invoqués devant elle (arrêt du Tribunal administratif  fédéral B­1621/2008 
du 3 juillet 2008 consid. 7 et les réf. cit.). Il sied au demeurant également 
de  constater  que  la  première  instance  n'a  pas  répondu  aux  arguments 
développés  par  la  recourante  dans  son  mémoire  complémentaire  du 
29 novembre 2010. Elle s'est bornée à affirmer que les contestations de 
la  recourante  n'étaient  pas  justifiées  sur  la  base  de  l'évaluation  par  les 
enseignants  et  les  résultats  des  étudiants  à  cet  examen  sans  apporter 
d'explications concrètes ou de preuves à  l'appui de ses allégations. Elle 
ne s'est en outre pas prononcée sur  la question K18. Or,  il  convient de 
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rappeler  que  l'obligation  de  motiver  est  d'autant  plus  stricte  lorsque  la 
décision  repose  sur  un  pouvoir  de  libre  appréciation  de  l'autorité  (voir 
arrêt  du  Tribunal  administratif  fédéral  B­3538/2010  du  3 février  2011 
consid. 5.3.4 et la réf. cit.), comme cela est le cas en l'espèce.
Il  appert  de  ce  qui  précède  que  la  décision  attaquée  apparaît 
insuffisamment motivée sur le fond en tant qu'elle concerne les questions 
14A,  21A,  K2,  K3,  K10,  K13,  K16  et  K18  du  module  2.1.  Constitutive 
d'une  violation du droit  d'être  entendu,  une  telle  insuffisance des motifs 
est propre à conduire à  l'annulation de la décision attaquée et au renvoi 
de  l'affaire à  l'autorité  inférieure afin qu'elle  rende une nouvelle décision 
motivée sur le fond.
7.2.  Pour  le  module  2.3,  la  recourante  conteste  les  questions  K4,  K7, 
16A, K18, 35A, 45A, K25 et K28 (cf. consid. 7.1.1 ci­dessus) ; elle expose 
en détails et en se référant à ses cours pour quelles raisons ses réponses 
sont,  selon  elle,  correctes,  partiellement  correctes  ou  pourquoi  il  était 
difficile d'y répondre en raison de leur ambiguïté. 
7.2.1.  Le  Directeur  de  l'Ecole  de  médecine  souligne  que  les  questions 
16A, 35A, 45A, K4, K7, K25 et K28 sont contestées de manière infondée 
par une mauvaise connaissance du sujet ou analyse de la question.
Quant  à  la  Commission  MEBEKO,  elle  a  repris  la  prise  de  position 
précitée du Directeur de l'Ecole de médecine.
Il appert de ce qui précède que, pour ces questions également, l'autorité 
inférieure  s'est  ralliée  à  la  position  de  l'Université,  sans  procéder  à 
aucune  appréciation  propre  des  griefs  invoqués  par  la  recourante.  De 
même,  le Directeur de  l'Ecole de médecine s'est contenté d'affirmer que 
les  contestations  de  la  recourante  étaient  infondées.  Il  n'a  en  revanche 
pas expliqué en quoi  les arguments développés par  la  recourante dans 
son  mémoire  complémentaire  du  29 novembre  2010  auprès  de  la 
Commission MEBEKO n'étaient pas pertinents. Ainsi, conformément à ce 
qui  a  été  mentionné  au  consid.  7.1.3,  force  est  de  constater  que  la 
décision attaquée apparaît également insuffisamment motivée sur le fond 
en tant qu'elle concerne les questions K4, K7, 16A, 35A, 45A, K25 et K28 
du module  2.3. Constitutive  d'une  violation  du  droit  d'être  entendu,  une 
telle  insuffisance  des  motifs  est  propre  à  conduire  à  l'annulation  de  la 
décision attaquée et au renvoi de l'affaire à l'autorité inférieure afin qu'elle 
rende une nouvelle décision motivée sur le fond.
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7.2.2.  S'agissant  de  la  question  K18  du  module  2.3,  le  Directeur  de 
l'Ecole de médecine explique que «l'item A est en effet plus difficile que 
les trois autres (peut­être que les objectifs du cours sont moins clairs sur 
ce sujet), mais n'a pas  justifié  l'élimination de  la question».  Il ajoute que 
toute la volée a rencontré la même difficulté à résoudre l'item A, ce qui se 
répercute sur le barème général et ne défavorise pas particulièrement la 
recourante.
Pour  sa  part,  la Commission MEBEKO  relève  que  la  volée  a  rencontré 
des  difficultés  à  résoudre  la  proposition  A,  ce  qui  laisse  penser  que 
l'argument  de  la  recourante  ne  saurait  être  totalement  exclu  et  devrait 
pencher  en  sa  faveur.  Elle  estime  cependant  que,  à  elle  seule,  la 
question K18 ne saurait justifier une annulation du résultat.
Il appert des déclarations des autorités précédentes que toute la volée a 
rencontré  des  difficultés  à  résoudre  l'item  A  de  la  question  K18  du 
module 2.3. Ce nonobstant, le Directeur de l'Ecole de médecine explique 
que  ce motif  n'a  pas  justifié  l'élimination  de  la  question. Sur  ce  point,  il 
sied  d'emblée  de  relever  une  contradiction  dans  les  explications  du 
Directeur  susmentionné.  En  effet,  ce  dernier  a  précisément  justifié 
l'élimination des questions 19A du module 2.1 et 33A du module 2.3 par 
le  fait  qu'il  y  avait  davantage  d'étudiants  qui  avaient  choisi  une  autre 
réponse. Si, comme nous le verrons au consid. 8 ci­dessous, un résultat 
statistique  inattendu  constaté  lors  de  l'évaluation  des  prestations 
d'examen ne constitue pas à lui seul une lacune au sens de l'art. 10 al. 3 
de l'ancienne ordonnance réglant les modalités du procédé des examens 
fédéraux des professions médicales  (cité  ci­dessous au  consid. 8.2)  qui 
justifierait  l'élimination d'une question, il n'en demeure pas moins que, in 
casu,  la  première  instance  maintient  une  question  qui  a  posé  des 
problèmes  à  l'ensemble  de  la  volée,  alors  même  qu'elle  élimine  deux 
questions  pour  ce  même  motif.  La  Cour  de  céans  peine  ainsi  à 
comprendre les raisons qui ont amené la première instance à maintenir la 
question  K18  litigieuse,  d'autant  plus  que  le  Directeur  de  l'Ecole  de 
médecine  reconnaît  que  les  objectifs  du  cours  étaient  peut­être  moins 
clairs sur le sujet concerné par l'item A. Certes, ce dernier soutient, sans 
toutefois  le  démontrer,  que  la  recourante  n'est  pas  particulièrement 
défavorisée par le maintien de cette question, dans la mesure où cela se 
répercute  sur  le  barème  général.  Compte  tenu  de  la  contradiction 
soulevée et faute de motivation convaincante, force est de constater que 
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la Cour de céans n'est pas en mesure de se prononcer sur cette question 
en toute connaissance de cause. 
7.3.  Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  les  griefs  de  la  recourante  se 
révèlent fondés en tant qu'ils concernent les questions 14A, K2, K3, 21A, 
K10, K13, K16 et K18 du module 2.1 et les questions K4, K7, 16A, 35A, 
45A, K18, K25 et K28 du module  2.3.  La Cour  de  céans  n'est,  comme 
nous  venons  de  le  voir  pas  en  mesure  d'exercer  son  pouvoir 
d'appréciation restreint en la matière. Dans ces circonstances, il se justifie 
de  renvoyer  l'affaire  à  la  Commission  MEBEKO  afin  qu'elle  rende  une 
nouvelle décision motivée.
8. 
La recourante a enfin contesté l'élimination de certaines questions après 
l'examen. Elle fait grief à la première instance d'avoir éliminé la question 
19A  du  module  2.1,  quand  bien  même  elle  ne  serait  ni  hors  sujet  ni 
ambiguë. Elle  critique  également  la  question  33A du module 2.3.  Selon 
elle,  cette question a été éliminée car  toutes  les affirmations proposées 
étaient  fausses.  Elle  signale  cependant  qu'une  telle  question  peut  être 
déstabilisante.
8.1.  Le  Directeur  de  l'Ecole  de  médecine  justifie  l'élimination  de  la 
question 19A du module 2.1 par  le fait qu'il y a «plus d'étudiants qui ont 
choisi deux autres réponses à cette question qui est clairement ambiguë 
pour  la majorité de la volée (P module 2.3,  le  Directeur  de  l'Ecole  de  médecine  expose  qu'elle  a  été 
éliminée  «non  parce  que  toutes  les  réponses  sont  fausses, mais  parce 
qu'il y a plus d'étudiants qui se sont laissés piéger par la réponse C pour 
la  détection  de  l'accélération  linéaire  par  l'utricule,  faussement  dans  le 
plan vertical comme proposé, mais qui est dans le plan horizontal. On a 
déterminé  que  cet  objectif  était  peut­être  pas  bien  compris  par  les 
étudiants dans le cours, et la question a été éliminée.»
Quant  à  la  Commission  MEBEKO,  elle  rappelle  que  l'élimination  des 
questions  est  une  procédure  standard  prévue  à  l'art. 10  al. 3  de 
l'ancienne  ordonnance  réglant  les  modalités  du  procédé  des  examens 
fédéraux  des  professions  médicales ;  que  les  critères  standardisés 
d'élimination  sont  fournis  par  l'analyse  statistique  de  l'épreuve  qui 
détermine,  pour  chaque  question,  sa  difficulté  et  son  pouvoir  de 
discrimination ;  que  lorsqu'une  question  est  éliminée,  elle  l'est  pour  la 
totalité  des  candidats  à  l'épreuve  et  le  barème  est  adapté  en 
conséquence ; et que la pratique de l'élimination de questions a pour but 
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d'améliorer la qualité des épreuves. Elle estime que le résultat obtenu à la 
question  19A  du  module  2.1  éliminée  ne  saurait  dès  lors  être  pris  en 
compte.
8.2. L'art. 10 de l'ancienne ordonnance réglant les modalités du procédé 
des  examens  fédéraux  des  professions  médicales  (RO  1983  1313, 
spéc. p. 1315 s.) a trait à l'évaluation de l'examen. Son al. 2 dispose que 
les  questionnaires  établis  selon  le  procédé  donnant  à  choisir  entre 
plusieurs  réponses  pour  chaque  question  sont  évalués  par  les 
examinateurs  ou  par  une  institution  qu'ils  ont  chargée  de  ce  soin ;  les 
notes sont  fixées selon une clé établie à  l'avance. A son al. 3,  il prévoit 
que  si  les  questions  ou  les  réponses  présentent  une  lacune manifeste 
quant  au  fond  ou  à  la  forme,  elles  ne  sont  pas  prises  en  considération 
dans l'évaluation.
Dans un arrêt du 23 mars 2010 (ATAF 2010/21), le Tribunal administratif 
fédéral  a  considéré  qu'un  résultat  statistique  plus  ou moins  inattendu – 
lequel pouvait être dû à un pur hasard – ne constituait pas, à lui seul, une 
lacune qui autorise, selon l'art. 10 al. 3 de l'ancienne ordonnance réglant 
les  modalités  du  procédé  des  examens  fédéraux  des  professions 
médicales,  l'élimination d'une question après l'examen. Il a relevé que si 
un  tel  résultat  constitue  un  indice  quant  à  l'existence  d'une  lacune,  il 
incombe  néanmoins  aux  autorités  inférieures  d'expliquer  concrètement, 
dans le cadre de leur devoir d'établir les faits pertinents, en quoi consiste 
la  lacune et  dans quelle mesure  celle­ci  a  eu des  conséquences  sur  le 
résultat  inattendu  d'une  question  lors  de  l'évaluation  des  résultats  de 
l'examen (consid. 7.3.2). S'agissant du degré de difficulté d'une question 
d'examen, le Tribunal administratif fédéral a en outre estimé qu'il tient à la 
nature­même  d'un  examen  que  ce  dernier  comporte  aussi  bien  des 
données d'examen plus faciles que des données plus difficiles. Il a ajouté 
qu'une  lacune  manifeste  en  raison  d'un  grand  degré  de  difficulté  ne 
devrait  par  conséquent  être  admise que  si  la  difficulté  de  la  donnée en 
question est à ce point excessive qu'il ne peut être attendu d'un candidat 
moyen qu'il y réponde correctement (consid. 7.3.3).
In casu,  la recourante a recouru auprès de  la Commission MEBEKO en 
date  du  30  juillet  2010.  Il  s'ensuit  que  l'arrêt  du  Tribunal  administratif 
fédéral  précité  était  connu  aussi  bien  de  dite  commission  que  de  la 
première instance. Or, on ne peut que constater que la première instance 
se contente d'affirmer qu'il y a davantage de candidats qui ont choisi une 
autre  réponse  aux  questions  éliminées  litigieuses.  Non  seulement,  elle 
n'indique  pas  le  pourcentage  d'étudiants  qui  a  opté  pour  chacune  des 
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propositions – ce qui, comme nous venons de le voir, ne serait du reste 
pas encore suffisant pour  justifier  l'élimination des questions –, mais en 
plus  elle  n'explique,  à  aucun  moment,  en  quoi  les  questions  19A  du 
module 2.1 et 33A du module 2.3 comportent une lacune manifeste quant 
au  fond  ou  à  la  forme  et  dans  quelle  mesure  cette  lacune  a  eu  des 
conséquences  sur  le  résultat  inattendu  de  ces  questions  lors  de 
l'évaluation des résultats des épreuves d'examen. A cela s'ajoute que le 
dossier  remis  par  la  Commission  MEBEKO  au  Tribunal  administratif 
fédéral ne contient ni les questionnaires des examens QCM des modules 
2.1  et  2.3  comprenant  les  annotations manuscrites  de  la  recourante,  ni 
les  feuilles  de  réponses  (feuilles  de  lecture  optique)  remplies  par  la 
recourante  pour  les  modules  2.1  et  2.3,  ni  la  liste,  pour  chacun  des 
modules  précités,  des  réponses  correctes  attendues  comprenant  les 
questions  éliminées  (précisant  quelles  étaient  les  réponses  correctes 
attendues pour ces dernières également) ainsi que  le nombre de points 
obtenus  par  question.  Dans  ces  circonstances,  force  est  dès  lors  de 
constater  que  la Cour  de  céans n'est  pas à même de  se prononcer  en 
toute connaissance de cause sur la validité de l'élimination des questions 
19A du module 2.1 et 33A du module 2.3. Il se justifie en conséquence, 
pour ce point également, de renvoyer l'affaire à la Commission MEBEKO 
afin qu'elle établisse  les  faits conformément aux exigences de  l'arrêt du 
Tribunal administratif fédéral précité (ATAF 2010/21) et qu'elle rende une 
nouvelle décision motivée.
9. 
Il résulte de ce qui précède que le recours doit être partiellement admis. 
Partant,  la  décision  attaquée  doit  être  annulée  et  l'affaire  doit  être 
renvoyée à la Commission MEBEKO afin qu'elle procède aux instructions 
complémentaires  nécessaires  à  l'établissement  des  faits  pertinents 
concernant les questions d'examen 14A, K2, K3, 19A, 21A, K9, K10, K13, 
K16 et K18 du module 2.1 ainsi que K4, K7, 16A, K18, 33A, 35A, 45A, 
K25 et K28 du module 2.3 et rende une nouvelle décision motivée. Pour 
le reste, le recours est rejeté.
10. 
10.1.  Les  frais  de  procédure  comprenant  l'émolument  judiciaire  et  les 
débours sont mis à la charge de la partie qui succombe (art. 63 al. 1 PA 
et  art. 1  al. 1  du  règlement  du  21 février  2008  concernant  les  frais, 
dépens  et  indemnités  fixés  par  le  Tribunal  administratif  fédéral  [FITAF, 
RS 173.320.2]).  L'émolument  judiciaire  est  calculé  en  fonction  de  la 
valeur litigieuse, de l'ampleur et de la difficulté de la cause, de la façon de 
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procéder  des  parties  et  de  leur  situation  financière  (art. 2  al. 1  et  4 
FITAF).  Aucun  frais  de  procédure  n'est  mis  à  la  charge  des  autorités 
inférieures,  ni  des  autorités  fédérales  recourantes  et  déboutées  (art. 63 
al. 2 PA).
En  l'espèce,  la  recourante  obtient  partiellement  gain  de  cause. Compte 
tenu  des  circonstances  du  cas  d'espèce,  il  se  justifie  de  renoncer  à 
percevoir des frais de procédure (cf. art. 63 al. 1 PA). L'avance de frais de 
Fr. 700.­ déjà versée par la recourante lui est ainsi restituée.
10.2. La recourante n'est pas représentée par un avocat et ne peut faire 
valoir  de  frais  nécessaires  au  sens  de  l'art. 8  FITAF.  Il  n'y  a  en 
conséquence pas lieu de lui allouer de dépens.
11. 
Le présent arrêt est définitif  (art. 83  let. t de  la  loi du 17 juin 2005 sur  le 
Tribunal fédéral [LTF, RS 173.110]).
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Par ces motifs, le Tribunal administratif fédéral prononce :
1. 
Le recours est partiellement admis au sens des considérants. Partant, la 
décision  sur  recours  du  7 juin  2011  de  la  Commission  des  professions 
médicales MEBEKO, section  "formation universitaire", de  l'Office  fédéral 
de la santé publique doit être annulée et l'affaire doit lui être renvoyée afin 
qu'elle  l'examine  à  nouveau et  rende une  nouvelle  décision motivée  au 
sens des considérants.
Pour le reste, le recours est rejeté.
2. 
Il  n'est  pas  perçu  de  frais  de  procédure.  L'avance  de  frais  de  Fr. 700.­ 
versée par la recourante lui est restituée.
3. 
Il n'est pas alloué de dépens.
4. 
Le présent arrêt est adressé :
– à la recourante (recommandé ; annexes : actes en retour et formulaire 
"Adresse de paiement")
– à  l'autorité  inférieure (n° de réf.  […] ;  recommandé ; annexe : dossier 
en retour)
– à la première instance (recommandé)
Le président du collège : La greffière :
Bernard Maitre Vanessa Thalmann
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Expédition : 30 janvier 2012